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Elle a quitté la page où le premier poème
Coulait comme du sang au cœur d’un parchemin
En suivant pas à pas le merveilleux chemin
Qui fige le soleil en cristal de bohême.
 
Des cloches saluant l’annonce d’un baptême
Jettent sur l’horizon des touches de carmin
Dont les bulles de vent au parfum de jasmin
Effleurent de leurs dents la splendeur du Saint Chrême.
 
Mais sous l’arche du cloître au pied d’un escalier
Une ombre s’est glissée en cachant un collier
Dans un drap de lin blanc orné d’une couronne.
 
Est-ce un conte de fée ou le fruit d’un espoir
Qui raconte la mort sur le dernier bougeoir
D’un cierge qui fleurit comme un cœur qui bourgeonne ?
 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soieries de marbre @2014


Publié le 02/11/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 03/11/2024
Entre ombres et lumière, sacré et profane ton poème oscille comme le ferait la fragile flamme d’une bougie soumise à la variation des courants d’air. Comme un léger souffle mystique qui accorde une (dernière ?) danse à une âme faisant une halte entre deux mondes, les scellant à tout jamais. À plus tard Francis Etienne.
Publié le 06/11/2024
Cher Léo merci beaucoup pour ce commentaire qui encore une fois m'étone par la précision de la sensibilité que tu as. J'aime beaucoup l'image « la fragile flamme d'une bougie ». Car en effet, comme tu le dis si bien, la poésie peut traduire ce mouvement d'une flamme sous un souffle. D'ailleurs c'est le même souffle que la tradition applique à des bougies d'anniversaire sur un gâteau. C'est en effet le passage à la fois du temps, mais aussi à la mue d'une vie. Symboliquement les ans passent les uns après les autres mais effectivement on se retrouve pour souffler l'an passé sur un gâteau, et en même temps on définit l'année qui s'ouvre comme une année blanche sur laquelle nous allons écrire une autre page de vie. Cette tradition, qui se perpétue depuis toujours, exprime les signes de notre reconnaissance de l'avenir que nous peuplons déjà de nos rêves « est-ce un conte de fée ou le fruit d'un espoir. » Et l'on retrouve la puissance dans l'outil poétique : « un cierge qui fleurit comme un cœur qui bourgeonne » je ne saurais pas exprimer différemment ce rite du passage, ni les émotions qui vont avec. Là encore on retrouve un élément essentiel de la poésie : la libre possibilité d'associer des mots pour exprimer, peut-être d'une façon un peu voilée, une réalité que chacun de nous ressent et qui a besoin de la technique poétique pour être exprimée dans sa globalité et sa profondeur. Merci Léo d'avoir pris le temps de commenter ce texte et d'y avoir rajouté la touche très éclairée de ton commentaire. À très bientôt et à plus tard. Cordialement, Francis Étienne. Une vague d'écume à la mousse d'ivoire glisse sur le sable enrubanné d'un ciboire.
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