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Parfois j’éteins la nuit avec un bout de cire

Que je trempe dans l’or d’un étrange bassin

Dont les lèvres de marbre au sourire abyssin

Me rappellent l’ivoire et les fruits à confire.

 

Il tombe de mes yeux des vagues de délire

Qui viennent s’échouer sur la peau d’un broussin

Comme les bris de sang d’un jeune spadassin

Que des anges frileux glissent en tirelire.

 

Puis je marche sans âme au bord d’un mur brûlant

Où se posent des mots que mon cœur en hurlant

Déchire d’une page écrite avec délice.

 

Car ma vie éternelle ensorcelle le temps

Que mes doigts étourdis depuis bien trop longtemps

Filent encore un peu sans faire de caprice.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braise de glaise @2015


Publié le 29/07/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 29/07/2024
"Que mes doigts étourdis depuis bien trop longtemps Filent encore un peu sans faire de caprice." Je ne peux m'empêcher d'y voir un métier à tisser, apte à permettre à l'ouvrage de se révéler. Me remémorant cette fameuse citation de Nicolas Boileau dans l'art poétique : “Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.". Chacun de tes poèmes est le fruit d'un long et beau processus de création et de rigueur, d'honnêteté personnelle. Ce processus de création livre des trésors, éternels eux aussi. Merci Francis Etienne.
Publié le 30/07/2024
Mon cher Léo, la citation de Boileau me touche au plus profond. Merci merci. Que rajouter à une telle grandeur, à une telle sobriété et à une telle élégance? Boileau est quelqu'un que je connais assez mal mais dont je lis de temps à autre des passages. Ce que je recherche en lui c'est en effet la rigueur de la technique, et surtout cette absolue recherche de la simplicité. Instruisant le dauphin, il a instruit tous les écrivains. Il est bien vrai que chacun de mes poèmes reflète cette lumière de Boileau, qui pour être feinte, n'a n'est pas moins une lumière. Ce qui m'étonne souvent dans la mauvaise littérature (pardonne moi d'être présomptueux !) c'est son obsession de ne pas suivre la règle, alors qu'il faudrait l'appliquer à la lettre. Les écrivains qui restent dans l'histoire sont tous des hommes de rigueur Les autres sont des bricoleurs du dimanche. On peut ressentir de belles choses, d'en décrire une image, et on peut reporter ça sur une page, cela ne fera jamais un poème. Merci Léo d'avoir comme à ton habitude guider l'aveugle que je suis. Très cordialement, F. Étienne. En glissant sur le soir la brume en étendard Plisse du velours d'or à la pointe d'un dard.
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