Avez-vous vu la nuit sous son crêpe de veuve
Longer les quais éteints et fouiller le canal
De ses doigts accrochés aux larmes d’un fanal
Sans que le moindre bruit de son ombre s’émeuve ?
Connaissez-vous la peur de tomber dans ce fleuve
Dont le flot se confond au brouillard hivernal
Le temps de découvrir l’horreur d’un tribunal
Qui juge sans regret et sans aucune preuve ?
Donneriez-vous du pain aux bouches de l’enfer
Si vous saviez aussi que la douleur du fer
Percent le cœur des gens qui cherchent la lumière ?
Pourtant des reflets d’or inondent vos regards
Lorsque s’ouvre le temple où sous la meurtrière
S’écroule un corps criblé de lames de poignards.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre@2014