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L’archevêque s’avance au bord du précipice

Jetant un regard noir sur le bas de la tour

D’où s’envolent parfois des plumes de vautour

Que les gens de la cour prennent pour un auspice.

 

Près de lui sur le toit un genre d’aruspice

Lui prédit l’avenir en parlant sans détour

Des hommes de sa garde et des dames d’atour

Qui cherchent le pouvoir et le moment propice.

 

Le vent balaie alors des lèvres et des yeux

Les terribles désirs au terreau giboyeux

Où s’entrouvrent déjà des graines de vengeance.

 

Puis Monseigneur se penche au-dessus du château

Et perdant l’équilibre au contact d’un faîteau

Disparaît dans un gouffre avec désobligeance.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braise de glaise @2015


Publié le 20/10/2024 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 21/10/2024
Lorsque le pouvoir et la trahison annoncent les chutes les plus inattendues. Le malheur est la sentence d’un drame digne des plus grandes tragédies. C’est particulièrement efficace grâce à cette tension qui occupe de bout en bout ce récit funeste. Bravo, encore.
Publié le 21/10/2024
Cher Léo, merci beaucoup pour ce magnifique commentaire autour de ce texte. L'intensité dramatique se joue dans l'accumulation de détails funèbres, prévisibles et c'est vrai que l'on attend le dénouement que l'on connaît déjà. Comme tu le sais je suis très intéressé par l'histoire de France et j'y trouve souvent des figures dont le destin a été tragique et souvent inattendu. Les assassinats, les empoisonnements, les emprisonnements, sont les rouages de notre histoire. Et l'église, en particulier, soit parce qu'elle s'est rapprochée du pouvoir soit, parce qu'elle s'en est éloignée a été souvent l'exemple de ce type de drame. Souvenons-nous de ce saint assassiné en l'Angleterre par Henri VIII: Thomas More! Il semble qu'il y ait attaché au pouvoir une malédiction qui se traduit souvent par Un meurtre. Et ce qui m'intéressait dans ce poème c'est de mettre en valeur à la fois la naïveté du personnage central et en même temps sa lucidité, comme si il marchait de lui-même vers sa propre exécution, peut-être encore trompé par ses illusions ou par son fanatisme. Et on voit que c'est une constante dans l'histoire du monde et particulièrement de l'histoire de France jusqu'à nos jours où le pouvoir aujourd'hui est aveuglé par l'orgueil et afflige le pays de mensonges, qui un jour ou l'autre, seront mis au compte du procès des menteurs. Les hommes politiques de notre temps, ignorant l'histoire, ignorent aussi les grands couteaux de l'histoire. Aujourd'hui on ne guillotine plus mais on pourrait facilement aller vers des jugements patiaux et ce sera sera alors trop tard pour eux . Je ne m'intéresse pas du tout à la politique mais j'observe la politique de nos jours au regard de l'histoire passé, mais laissons là ce sujet si éloigné de notre belle poésie. Merci encore Léo pour ce commentaire qui enrichit le texte d'un galon de beauté. À plus tard. Cordialement, Francis Étienne. L'ourlet d'un pan de mur cache à peine le temps Qu'une aube de lin blanc laisse flotter au vent.
Publié le 21/10/2024
Merci pour Thomas More dont j’ignorais même l’existence, une référence de plus, associée à ton analyse pointue qui semble créditer l’idée que l’Histoire est un éternel recommencement.
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