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Dans un vase de chine à la peau de cerise

Un bouquet de lilas boit la fraîcheur du soir

Dont la mousse bleuit les ombres d’un boudoir

Où repose une femme à la douceur exquise.

 

Un paravent de soie orné d’un bout de frise

Souffle un parfum de musc sur le cou d’un drageoir

Que des perles de sucre et l’argent d’un bougeoir

Couvrent de leurs baisers aux lèvres de banquise.

 

Dans un lointain jardin résonne par instant

Le murmure d’un gong dont le frisson distant

Caresse la glycine et l’eau d’une fontaine.

 

Puis lentement le jour quitte chaque regard

Et plonge ce visage aux traits de porcelaine

Dans une longue extase où se perd le hasard.

 

Francis Eienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @]2015


Publié le 28/09/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 29/09/2024
Tant de délicatesse et en sensualité dans ce nouveau très beau poème que tu nous livre avec une grande générosité. Les mots sont d’autant plus beaux qu’ils sont authentiques et délivrés avec la plus grande honnêteté et générosité. Chaque jour est une nouvelle chance. Merci Francis Étienne.
Publié le 29/09/2024
Cher Léo, merci encore pour ton commentaire, que je lis toujours avec autant de plaisir. Le sonnet permet l'expression de sentiments et de sensations très fugaces. Sa brièveté comme sa rigidité oblige une composition « calculée » sans que le lecteur ait l'impression d'une construction dont il verrait la structure. C'est une des raisons pour lesquelles je n'utilise pas de ponctuation, faisant de chaque quatrain et de chaque tercet une seule phrase. Cela me donne la souplesse que l'on peut ressentir en lisant le texte. Oui, « chaque jour est une nouvelle chance. » Et lorsqu'on considère le nombre de jours d'une vie, on se rend compte que l'audace de vivre enrichit notre vie. Nous devons faire de chaque jour une irremplaçable réalité, que nous devons remplir de notre richesse, cette richesse qui nous est propre, unique et si séduisante pour l'autre. Nous trouvons dans cette richesse tout notre univers, ses sens, ses parfums, ses balbutiements ou ses cris. Écrire, c'est aussi participer à l'eclosion de chacun de nos jours. Sinon, nos jours se fanent et perdent leurs pétales, dès qu'un nouveau jour s'ouvre devant nous. Écrire, c'est graver dans le temps, qui fuit et se meurt, notre présence à la vie. C'est pour cela qu'un sonnet est aussi une gravure de notre âme. Inévitablement, cet acte est beau, parce qu'il est vrai, presque comme le dirait Platon ! Merci encore cher Léo pour autant de sensibilité à ces textes que je publie régulièrement, merci pour me donner avec autant de clarté tes sensations de lecture, si précises et si précieuses pour moi. Merci Léo et à plus tard, cordialement Francis Étienne. Près d'un château perdu dans le brouillard d'un rêve Un Arlequin s'endort sur le bord de la grève.
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