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toi l'ombre, et moi

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Ce texte participe à l'activité : La description des personnages

 

le corps de Sam exhale l’hiver 

- une sueur. 

 

crevasse blême, blanche, qui enfle. en prose de haine chagrin 

- son reflet à travers la vitre. 

 

il récite, tu colores 

- un temps le flou. 

 

il perçoit la cage dans tes yeux, la fêlure, la craquelure. la nuit s'estompe 

- le réveil brutalise. 

 

sans papier bulle pour amoindrir la chute. 

sans scotch pour colmater la fissure. 

il piétine sur place le non-dit. 


 

imagine nous deux,

toi l’ombre, et

moi, plus vieux

encor’

- comme on

s'aimerait.

 

comme on s'aimerait

plus vieux

encor’

toi l’ombre,

et moi,

 

- imagine nous deux,

 

traversés d’éclairs

de soleil à torrent.

imagine nous deux vieux comme on s’aimerait.


 

le corps de Sam

épouse alors

l’or,et son

argent ; repousse

 

les murs

 

pour les neiges

des

buissons

- vivants

 

 toi l’ombre, et moi.

 


Publié le 12/04/2022 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 13/04/2022
Salut Ally, Ecoute, j'ai relu plusieurs fois ton texte et j'avoue avoir des difficultés cette fois à décrypter celui-ci. Alors j'ai essayé d'en analyser certains vers: "il perçoit la cage dans tes yeux, la fêlure, la craquelure. la nuit s'estompe - le réveil brutalise. sans papier bulle pour amoindrir la chute. sans scotch pour colmater la fissure. il piétine sur place le non-dit. imagine nous deux, toi l’ombre, et moi, plus vieux encor’ - comme on s'aimerait." " imagine nous deux, traversés d’éclairs de soleil à torrent. imagine nous deux vieux comme on s’aimerait." Pour moi: d'un côté un être "cassé", qui souffre, de l'autre un autre: "l'ombre" qui décèle cette fragilité, et un rêve d'amour passion entre ces deux là. Alors qui est cette ombre? Au début j'ai pensé à la nuit mais non puisque tu écris "la nuit s'estompe"... Donc maintenant je me dis: peut-être une personne inconnue encore, ou alors pas totalement, dont on ne connaîtrait que les contours, un peu comme un fantôme attendu, espéré, ou qui hanterait la vie du premier personnage... Alors, tout comme à Sam je vais te dire ceci: excuse moi Ally si jamais je déforme tes mots. Merci malgré tout pour ce texte empli d'images fortes, notamment pour moi dans les vers que j'ai cités, et d'amour. Merci pour ce partage Et heureuse de te revoir ici :)
Publié le 13/04/2022
Tu connais mon sourire des lectures plurielles. N’hésite pas, déforme, approprie-toi. Si tu tiens à connaître l’image qu’Allegoria a en tête ici en écrivant, descends juste un peu plus bas (commentaire de Patrice). Le paraître, et le moi - sans toujours, peut-être, savoir lequel des deux n’est pas l’autre. Question analyse : quelques indicateurs, par ex “son reflet à travers la vitre”, “l’or, et son argent”. Et le manège des pronoms. Quant à l’amour, pas vraiment passionnel : “comme on s’aimerait” récité, répété comme un mantra. Une acceptation, reconnaissance ou réconciliation :)
Publié le 13/04/2022
à moins que ce ne soit une référence au dernier texte posté par Sam?
Publié le 13/04/2022
Non, pas de référence au texte de Sam. Une question de sonorité ;)
Publié le 14/04/2022
Bon j'ai tout faux sur ce coup lol! :) Je vais le relire à nouveau, A bientôt
Publié le 13/04/2022
Toi et moi, on travaille les sonorités, il me semble. De façons très différentes mais nous tendons vers des sons. Lorsque je lis tes textes, la première fois, je ne me tords pas trop l'esprit à vouloir comprendre, j'écoute la musique et certaines impressions sémantiques apparaissent. Je relis ensuite une ou deux fois et j'interprète car en plus de leurs sons, tes textes donnent de l'espace à l'imagination. Comme je le disais plus tôt, le plus important dans ce qu'on écrit, c'est ce qu'on écrit pas. J'évite de sortir une phrase de son contexte mais je le ferai quand même : "sans papier bulle pour amoindrir la chute. sans scotch pour colmater la fissure. il piétine sur place le non-dit." Cette phrase pour une relation entre deux personnes serait déjà profonde. Si elle est écrite pour illustrée un lien entre une personne et elle-même, elle devient inédite. Sur la finale tu parle du "non dit", pour une personne envers elle-même, on touche au sublime. En plus pour moi qui suis un homme, cela me demande d'imaginer les contraintes du paraître des femmes et j'aime imaginer. J'ai peut-être interprété erronément tes mots mais peu m'importe, comme jadis quand j'étais enfant (mais ne le suis-je plus ?) le monde était très beau lorsque je l'imaginais au lieu de le voir.
Publié le 13/04/2022
Oui, c’est juste, tous deux partisans de “la musique avant toute chose” ;) Et de l’avis subjectif d’une lectrice boulimique : l’univers poétique a besoin d’espace pour l’imaginaire ! Quant à ton interprétation : je suis touchée par ta lecture, ton écoute et ta sensibilité au diapason de “toi l’autre, et moi”. Merci aussi, beaucoup, pour ta dernière phrase : j'adhère à mille pour cent :)
Publié le 13/04/2022
Bonsoir Allegoria, comme Vickie j’ai plongé et d’aussi belle manière que dans le dernier texte de Sam. Il y’a des mots et des formules qui ne te laissent pas tranquille, qui s’agrippent à ta conscience et à ta sensibilité comme le ferait des spectres refusant de quitter le théâtre de leur vie, de ce qui n’est plus, et ne sera plus. Ton texte est fort, une nouvelle fois, il est savamment dosé et délivré, à la force de la ponctuation dont chaque usage est mûrement réfléchi. Une belle réussite et je te remercie de le partager avec nous.
Publié le 13/04/2022
Je suis également sensible à l’esthétisme de la photo d’illustration hyper inspirante, tout est sélectionné avec soin.
Publié le 17/04/2022
Temps et théâtre de la vie. Ombre spectrale. Ces mots et ton regard me touchent. Que tu notes le choix de la photo aussi : et de l’illustration ou du texte quelle est l’ombre ? L’une est l’autre :)
Publié le 17/04/2022
C'est justement ça que j'adore chez toi Allegoria, ce style unique, inimitable...Ces images littéralement saisissantes, à double ou à triple sens, qui nous pousse à une introspection profonde...On se questionne, on se rencontre, on plonge dans notre univers intérieur, pour décortiquer l'émotion que l'on ressent en première lecture. Merveilleuse magie!
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