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Tambour pour une heure de temps

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Des grappes de deniers aux griffes d’une main

Brillent d’une beauté dont la concupiscence

Erafle chaque lèvre avec incandescence

Comme des fleurs de sel au pouvoir inhumain.

 

Le son miraculeux de l’or sans lendemain

Coule au bout du regard en pleine efflorescence

Et sans salir la chair au goût d’adolescence

Pave déjà d’amour le sable du chemin.

 

De célestes beautés descendant de la voûte

Enferment dans leur cœur comme dans une soute

Des trésors de mémoire et des frissons de peau.

 

C’est un monde de marbre où se rouille la vie

Un port de l’océan que referme l’envie

Et portant une page écrite au chalumeau.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise @2015


Publié le 23/07/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 24/07/2024
Ton poème est une nouvelle fois magnifique dans son ensemble mais j’ai lu et relu “ Des trésors de mémoire et des frissons de peau. C’est un monde de marbre où se rouille la vie” comme les deux faces d’une pièce qui lié inéluctablement la vie au temps qui passe, la richesse d’un vécu à la torpeur d’un devenir amoindri. Le tambour m’a fait penser au prémisse d’une déclaration de sentence irrévocable. Je ne suis jamais déçu de mes lectures très cher Francis Etienne.
Publié le 27/07/2024
Merci Léo encore une fois pour ce magnifique commentaire. La vie est par définition un temps qui passe et en saisir l'immobilité c'est l'unique but de la poésie. L'image « d'une pièce » est très juste car tout est spectacle y comprit la tristesse. C'est ainsi qu'on progresse au cœur de la poésie, en lui accordant beaucoup de soi, mais en recevant parfois les trésors. Comment exprimer ces sensations extrêmement subtiles, qui vivent en chacun d'entre nous, et comment surtout les caresser ? Il faut s'en approcher avec des doigts de sable, et les toucher comme si c'était des bulles de savon. Écrire n'est pas un choix. On écrit comme tu le sais, parce qu'on recherche des perles. Parfois toutefois j'ai aussi l'impression de ne trouver que des cailloux. Mais lorsque je lis tes commentaires, je reprends mon espoir. Merci Léo encore une fois. Cordialement F. Étienne. L'organdi de mes doigts tisse au coeur du salin des roses de soleil et des lunes de lin.
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