La poésie est l’art de trancher le silence
En touchant du regard le bord de l’univers
Où repose parfois dans des restes de vers
La peau d’un souvenir d’une ample violence.
Les couleurs et les mots sans autre équivalence
Que celle dont le sang nourrit les dons pervers
Détruisent chaque jour la rigueur d’un hiver
Que personne ne boit par peur de somnolence.
Et pourtant le parfum d’un jour gorgé de sel
Efface le soleil des pages d’un missel
Froissé par un soupir à la pâte d’amande.
Car l’or bouillonne alors dans un bout de cristal
Que des griffes de sable arrachent d’un métal
Gonflé d’une encre bleue et d’un bruit de guirlande.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Braises de Glaise @2015