Un voile de givre recouvre le jardin
un autre de brouillard
enveloppant la ville
comme un cocon
Une pluie de feuilles dorées
a enrichi la pelouse
Trois bouquets de marguerites
et deux roses
l'une blanche
l'une rouge
ont résisté au gel
Des passereaux se disputent
des graines de tournesol
Les étourneaux sont là
avides et querelleurs
Les noisetiers se dénudent
et brunissent les fougères
Sur une treille
un pomme
vestige de ce qui fut
Le givre fond
en gouttelettes argentées
petits diamants
captant des rayons
tout blancs
J'ai lu cet appel
à faire un kit de survie
si la guerre nous surprenait
Nous oublions les guerres
pour ne point en souffrir
qui grondent sur une planète
si petite
A vêtir des migrants
ils nous racontaient parfois
la faim la torture l'exil
la honte d'être pauvre
la peur d'y rester
plus dignes et reconnaissants
que terroristes
Mon père nous a appris à lire le cœur d'un humain
ma mère qu'il fallait les soigner tous
sans faire de discrimination
Leurs forces ont eu raison
de leurs failles
C'est de cela que nous nous souvenons
