En effaçant la chair d’une page de lin

L’enchanteur creuse l’ombre à son stylet de cuivre

Qu’une main de velours toujours prête à le suivre

Tire d’une rivière où s’ébroue un moulin.

 

Des éclats de lumière au soupir cristallin

Fusent d’une tonnelle abritant une guivre

Dont la peau de satin enlumine le givre

D’une étoile assoupie au creux d’un ravelin.

 

Parfois tremble un lézard sous un dais de feuillage

Que des boules de vent gonflent d’un barbouillage

A peine plus mouillé qu’une perle de suif.

 

Et pourtant le parfum d’un buisson d’aubépine

Dévore la douleur à petits coups d’épine

D’un homme condamné pour être un fils de juif.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2014

 

 


Publié le 17/08/2025 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 18/08/2025
Ton dramatique poème est encadré par deux vers, le premier et le dernier, qui évoquent l’effacement… de même que l’enchanteur qui par les mots et autres manigances travestit les réalités et destinées. Sans compter le supplice et la douleur physique infligée par les épines qui m’ont d’ailleurs fait penser à la couronne du christ. Le titre enfin rappelle que tout a une origine, de la nécessité de l’identifier pour mieux s’en prémunir. La poésie sait aussi être une vigie emprunt de prévenance et de sagesse. À plus tard Francis-Etienne.
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