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Frileusement posé sous une ombre de pin

Le ciel gomme la mer tapie au fond du sable

D’où parfois les remous d’un parfum redoutable

Plissent un éventail au visage poupin.

 

Des cigales en feu sur un bout de lopin

Grignotent le silence à la peau délectable

Croquant l’été torride au nez d’un connétable

Qui traîne ses pas d’ogre enchaussé d’escarpin.  

 

Aux émaux de la nuit l’air emprunte la grâce

Pour broder sur le port des dentelles de glace

Que les bateaux joyeux dévorent en dansant.

 

Puis la brise marine emporte sur sa lèvre

Un baiser gonflé d’or et de thym frémissant

Dont le bulbe d’argile envoûte un cœur d’orfèvre.

 

Francis Etiernne Sicard Lundquist

Feuillets d'argent @2015


Publié le 15/06/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 17/06/2024
Ce poème est plein de sonorités plaisantes qui envoûtent et sème la fantaisie jusqu’au plus sérieux des connétables. La poésie c’est parfois comme une baguette magique défectueuse qui livre d’inattendus sorts qui émerveillent au possible. Merci à toi Francis Etienne l’enchanteur.
Publié le 17/06/2024
Cher Léo, ah ! que ce terme « d'enchanteur » me trouble ! Il me rappelle bien entendu Merlin et son monde féerique qui a traversé la Bretagne et le monde entier de son ombre mystérieuse et bienfaitrice. Il est bien vrai que la poésie est une véritable baguette magique. Il suffit de poser un mot sur sur un morceau de monde pour ouvrir une fenêtre sur des terres inexplorées, dont le poème rapporte un récit. Cela ressemble un peu à ces récits d'explorateurs qui dans le temps découvraient des mondes totalement ignorés de la plupart des de ces contemporains et dont les descriptions, même parfois assez imprécise, ravissez leur cœur, comme si à travers eux on pouvait entrer dans l'univers du rêve sans reproche. Je relisais dernièrement des textes de l'écrivain grec Lucien dont la fantaisie débordante conduit le lecteur dans une autre réalité que la sienne, réalité à laquelle il trouve un immense plaisir d'accorder son crédit. Toute la poésie n'est autre qu'un univers d'enchantements et de beauté. Et tu as bien remarqué que c'est à travers : « de sonorité plaisante » que l'envoûtement commence car c'est par la musicalité, ou la musique des mots, que la charmeur jette son sort. N'oublions pas «le joueur de flûte de Hamelin»...Ainsi cher Léo, portant désormais le titre d' « enchanteur » je termine ces quelques lignes par ce sort : « Sous un voile fragile aux lèvres de la nuit le poète a gouté le bonheur qui séduit.». Merci encore de tout cœur, merci vraiment. Cordialement, F. Étienne « l'enchanteur. »
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