Il rôde dans le froid un lambeau de mystère

Qui frôle d’un soupir le voile d’un brouillard

Dont les ongles de givre écorchent un vieillard

Assoupi sur un banc devant un presbytère.

 

Des feuillets de silence effleurent un cratère

Où se tapit la peur d’un sombre coquillard

Echappant à la mort à bord d’un corbillard

Flanqué d’une bougie et d’un drap de misère.

 

Lorsque le jour revient au fronton du portail

Un corbeau fatigué comme un épouvantail

Vole de tombe en tombe en quête de charogne.

 

Quelques gouttes de pluie effacent du matin

Les derniers bruits d’un pas tristement clandestin

Qui traverse le parc où s’ébroue un ivrogne.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre @2014


Publié le 08/05/2025 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 08/05/2025
Le vieillard habillé du temps qui passe de façon inéluctable progresse dans le froid et le voile de l’incertitude imposée par le silence. Tout semble laid dans cette lutte vouée à l’échec, où seule la nuit aura le dernier mot. Ton poème est sacrément puissant comme peuvent l’être les tableaux de Jérôme Bosch. A plus tard Francis Etienne
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