Une ombre articulée autour d’un souvenir

Jaillissant à regret des entrailles de l’âme

Rouille à sa moite odeur tout un morceau de trame

Dans un tissu de ciel sans aucun avenir.

 

Les torches d’un papier qui commence à brunir

Sous un buisson de lave affublé d’une rame

Eclairent le désert d’une larme qui clame

La douleur de briser un mot qu’il faut bannir.

 

Des perches de soleil sises dans une étoile

Elargissent un temps dont la vulgaire toile

Ebruite des rumeurs comme des graines d’or.

 

Toujours fragile et lent le cadran de la terre

Tourne alors son regard vers un riche trésor

D’où s’échappe l’encens d’une branche de lierre.  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2014

 

 


Publié le 15/08/2025 / 9 lectures
Commentaires
Publié le 16/08/2025
Les choses vaines qui se prêtent vie à l’encontre du renouveau. Pareilles aux souffrances du monde qui emprisonnent, après avoir condamné à perpétuité l’envie à l’ennui. Ton texte est puissant car il m’évoque une forme de malédiction qu’il semble bien difficile à déjouer. je me suis demandé ce que ce mot avait bien pu provoquer pour se devoir d’être brisé, avant même d’être bannit… et je me suis dit qu’il est bien vain de briser les mots, car les syllabes et plus encore les lettres se mêleront à nouveau pour dire à nouveau. Merci pour ton magnifique poème Francis Etienne.
Publié le 17/08/2025
Mon cher ami Léo, par ce commentaire encore si juste, tu as su lire dans ces vers la dualité qui habite ma façon d’écrire et de décrire. Merci encore de tout cœur. La complexité de la parole, dont la seule chair est le mot, nous offre sa lumière et, comme pour l’univers dans sa création, nous oblige à mesurer notre impuissance à expliquer sa nature. Mais, mis à notre disposition par on ne sait quel miracle ou privilège, elle nous laisse la joie de jouer au créateur. Le mot est la plus petite unité de création dont nous disposons pour échanger et faire, à notre tour, jaillir la beauté à travers lui. Je suis fondamentalement convaincu que la poésie est un art divin donné aux hommes pour accepter d’être dépassés par leur propre pauvreté. On n’écrit pas pour dire mais on compose un texte comme une sorte de prière. D’ailleurs bien des rituels religieux utilisent la puissance de la poésie pour transcender notre humanité par l’appel du beau, et conséquemment du vrai. David, auteur de psaumes a guidé tout un peuple, jusqu’à aujourd’hui, par la poésie. Merci, Léo de répondre toujours avec autant de délicatesse à mes publications. A plus tard. Francis-Etienne. Des rubans de soleil brodés de céramique Dansent dans un ciel d’or au cœur cataclysmique.
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