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Une bulle de vent confondue à l’acier

Gonfle de son satin la lèvre d’une ardoise

Que des ombres de soie à la chair de framboise

Maquillent d’une craie aux ongles de l’évier.

 

Des pages tournent l’an et percent le papier

De livres imprimés dans le sang bleu turquoise

D’une encre de rotin dont le flot apprivoise

Les remous de la mer et les dunes d’osier.

 

Des madriers de sable éventrés par la brume

Epouvantent la nuit de la peau d’une grume

Qui gît comme une femme au bord du désespoir.

 

Or si le temps qui passe échappe à la fournaise

De nos mains en voyage il attise la braise

Comme un souffle d’enfant joue à l’art du guipoir.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise @2015


Publié le 16/09/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 16/09/2024
Il y a comme la fin d’un cycle, la nécessité, de gré ou de force, de sauver le temps qui reste de ce qui s’est écoulé presque inutilement. Tout l’artifice du maquillage, tout le bruissement des pages qui filent, tout le vertige d’un précipice, toutes les flammes d’une vie qui ne s’est que trop consumée… ce satané temps aura raison de tout, et de chacun. Merci Francis Etienne pour ce très beau poème.
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