Serment d’Alcofribas Nasier

PARTAGER

En gravissant la dune à pas de ballerine
L’insecte se nourrit d’un bout d’éternité
Sans toucher de sa bouche à la cupidité
Des astres découpés dans des trous de vitrine.
 
Le ciel étouffe l’air sous une pèlerine
Dont le drap d’encre noire a la plasticité
De sables ruisselant de la simplicité
De quelques mots écrits sur une aigue-marine.
 
Parfois même le vent effarouche la mer
De son souffle de sang qu’un souvenir amer
Tache de vérité comme une roche en flamme.
 
Mais enrichi de l'or que recouvre un ruban
L’insecte enfin se meut vers l’étrange anagramme
D’un monde anéanti par la loi du turban.

Francis Etienne  Sicard Lundquist
Soierie de marbre@2014


Publié le 20/03/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 21/03/2025
Il y a à mes yeux et dans mon ressenti une grandiose mise en scène qui permet de mettre en lumière la légèreté (ballerine) et l’insignifiant (l’insecte) dans une danse infinie , que seuls les mots et les mystères des lettres en désordre (anagramme) écrivent en silence. Merci Francis Etienne, je te souhaite un bon week-end à venir.
Publié le 22/03/2025
Merci Léo et de tes bons vœux pour le week-end et bien entendu pour ce commentaire. Tu as piqué dans ta lecture deux mots essentiels « ballerine » et « insectes » et très justement tu as lié ces deux mots à une « danse infinie ». On pense immédiatement aux faunes de Picasso, dont les multiples reproductions prouvent à quel point la ballerine et l'insecte se rejoignent. Ainsi vois-tu par les mots, associés d'une façon aussi brutale, le poète forge une grille d'église. Il dessine dans du fer l'extrême mobilité de la ballerine et en même temps les signifiances absolues de l'insecte, car tout insecte est insignifiant, puisqu'ils sont les plus nombreux sur cette terre ! Un poète est un visionnaire qui ne peut pas toujours dire ce qu'il voit, parce qu'il n'a pas de mots précisément. Il faut que le poète ait des mots pour dire ce qu'il voit. Lorsque je regarde une grille d'église, je ne sais pas, ou je ne veux pas savoir qui l'a forgée. Écrire, comme tu le sais, Léo, c'est d'abord faire des expériences, c'est ensuite commencé à écrire des formules de calcul ,et c'est enfin offrir E=mc2.Merci Léo encore une fois pour m'avoir donné le plaisir de t'écrire. À plus tard. Cordialement, Francis Étienne. Sous le velours bleuté d'une robe du soir, On cache un cœur brisé par un grand encensoir.
Connectez-vous pour répondre