L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

Froissé par le soleil la peau de la douleur

Se fripe comme une aube attachée à la lune

Dont les ridules d’or fondent avec la dune

Que des cristaux de temps tapissent de chaleur.

 

L’orge d’un jour taché d’une griffe de fleur

Murit comme un fruit d’eau à la saveur de prune

Posé près d’un grand puits au bord de la lagune

Où passent des chalands sans aucune valeur.

 

D’éternelles lenteurs soufflant près de la plage

Effacent de la nuit les traces d’un cerclage

Qu’ a chiffonné le soir  autour d’un arlequin .

 

Le bout d’un coquillage et quelques grains de sable

Sous le dais d’une paix au gout impérissable

Trichent au jeu de mots d’un regard bien mesquin.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023

 


Publié le 29/04/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 01/05/2024
La vieillerie sous ta plume c'est le temps qui s'échappe en d'ultimes souffles poétiques. Disparaitre est ce que nous avons de commun et c'est une chose qu'il faut apprendre à apprivoiser. Nos mots filent en nos clepsydres intérieurs, ils égrènent nos âmes et témoignent de ce qui sera plus, c'est en cela qu'ils sont extrêmement précieux. Merci pour ce poème.
Publié le 01/05/2024
Cher Léo, Tu écris comme un Prince en partageant sous ce texte un commentaire si profond ! Merci pour ce merveilleux don. Les mots de clepsydre et d'ultime souffle poétique m'ont touchés Mon écriture est rempli de vieillesses, de nombreuses vieillisses. C'est aussi la société que Proust nous a décrite. Chiffonner le soir autour d'un arlequin demande le tact d'un Prince de Lige. J'aime lire les mémoires qui nous sont parvenus. Ils ne sont pas parvenus pour rien. Lorsque j'en lis un je me délecte à voir quelqu'un qui se voit à travers moi. C'est ça le miracle du voyage dans la littérature: voir se voir. Ainsi merci encore, Léo, Cordialement F Etienne. Sous l'eau de ma mémoire ondule un bruit d'écaille Que parfois le courant de son velours écaille.
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