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Saint-Just-et-Saint-Pasteur (Cathédrale de Narbonne)

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Dressée au bord de l’aube où se pétrit le jour

La cathédrale en pierre épouse le silence

D’une vague de nuit dont la munificence

Dore déjà les toits d’une peau de tambour.

 

Les arches de son cloître et les reins de sa tour

Exsudent un parfum cher aux pins de Florence

Dont l’ombre de satin conseille l’abstinence

Aux corps décapités des gisants de la cour.

 

Les roses d’un jardin caressent la fontaine

Soulevant de leurs doigts des perles par centaine

Qu’elles enchaînent aux cils d’un merveilleux vitrail.

 

Quelques saints innocents y racontent l’histoire

D’une lèvre de verre aux couleurs du corail

Puis le soleil se mêle à l’or pur d’un ciboire.  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Feuillets d'argent @2015

 


Publié le 19/06/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 20/06/2024
Témoin du temps et de ce que les hommes en font, les cathédrales survivent aux siècles qui passent et se ressemblent, faits d’espoirs et souvent de désolation. Tout est fragile et c’est probablement ainsi que la pierre épouse le silence plutôt que les chœurs. Florence me rappelle le bûcher des vanités où des trésors comme Des peintures de Boticceli semble t-il livrées de ses propres mains ont péri dans les flammes, en quête de rédemption, les batailles seront et resteront à tout jamais incertaines dans le cœur des hommes imparfaits. Merci Francis Etienne de ce nouveau très beau poème inspirant.
Publié le 21/06/2024
Cher Léo, merci pour ce commentaire qui décrit ce poème comme : « un très beau poème inspirant. » Et tu as été très inspiré en plongeant au cœur de cette idée de cathédrale. Ce sont toutes l'œuvre d'une rivalité et d'une communion. L'excellence de leur construction, le gigantisme de leur corps, le symbolisme de leur présence unissent le cœur de tous ceux qui les ont construites et de ceux qui les admirent comme nous, pour l'éternité. L'artiste, le poète en particulier, est une crapule qui se joue avec indifférence de nos sentiments et de nos vérités. J'aime beaucoup l'expression que tu emploies: « le bûcher des vanités » car cela correspond exactement à ce que l'artiste comme le poète représente pour celui qui regarde leurs œuvres. La vanité, bien connue depuis le livre de l'Ecclésiaste, est cette caractéristique de l'expression du vide en nous. Or la cathédrale échappe bien à ce défaut et paradoxalement elle affirme la vertu de l'art dans une création où se mêle le divin et l'humain. En travaillant dans une cathédrale, l'artiste est devenu divin et par conséquent échappe à son humanité. En regardant ces merveilles, c'est un peu comme si Dieu avait passé une commande avec l'humanité, à la gloire de l'une et de l'autre. Merci encore Léo pour me donner l'occasion de commenter tes magnifiques commentaires. Cordialement, F. Étienne. La rumeur de matin emplit de sa lumière La robe de satin d'une rose trémière.
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