L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

En égrenant le ciel au bout d’un cri du cœur

Une hirondelle danse une valse de flamme

Et transperce l’azur d’une immense oriflamme

Qui claque dans le vent comme un pois de senteur.

 

Des brindilles de rire à la douce couleur

De l’ambre qui s’éteint dans un long soupir d’âme

Déroulent le velours d’un riche nomogramme

Gravé dans une étoile en perle de vapeur.

 

Des morceaux de silence et des jarres de fonte

Confondent la fraîcheur et la voix d’un archonte

En suspendant des lois sur le fil d’un couteau.

 

Puis des jets de corail dans des paniers de foudre

Barbouillent l’univers d’une couche de poudre

Dont la soie et le sucre ont dévoré la peau.

 

 Francis Etienne Sicard Lundquist 

Feuillets d'argent @2013


Publié le 08/06/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 08/06/2024
Aérien, fulgurant et mathématique que ce poème qui confine à la précision. J’ai beaucoup aimé cet archonte qui suspend les lois sur le fil d’un couteau, sur le tranchant des décisions et de leurs conséquences. Merci pour ce partage et à plus tard Francis Etienne.
Publié le 11/06/2024
« Aérien, fulgurant, et mathématique » ! Comme tu sais bien saisir ces rythmes si différents que j'emploie, bien qu'exprimés dans la monotonie de l'alexandrin ! Mathématique, oui le texte est une forme de formule, calculée, compliquée, qui aboutit à la décision. J'aime ouvrir la pensée, comme on ouvre un cerveau chirurgicalement, pour montrer comment fonctionne, à mes yeux, la volonté, le calcul, ou la construction d'un acte. J'ai toujours été fasciné par ses représentations du corps humain, qui montrent une partie des organes, recouverte par la peau par endroit de sorte qu'en me regardant on voit à l'intérieur du corps. C'est la même chose avec ces illustrations qui montrent à la fois l'extérieur et l'intérieur d'un château, d'une église, ou de quelconque édifice dont on découvre la vie intérieure et intime. Ces illustrations, courantes autrefois dans les écoles primaires, se présentaient sous forme de grands panneaux que le maître accrochait au tableau pendant une semaine pour imprégner en nous la connaissance qu'il voulait que nous acquérions. Ainsi je me souviens du village gaulois, de la villa romaine, du château fort, ou du souper du roi à Versailles. Nous enrichissons notre vocabulaire sous l'autorité du maître qui avec une baguette nous montrait les braies, ou les autels, ou les créneaux ou encore les miroirs. Ainsi naissait en moi ce lien particulier entre le mot et l'image. Pauvre maître il ne savait pas qu'il semait en moi le poison de la poésie ! Mais voilà bien trop de confidences, cher Léo. Je m'en excuse et je te remercie de tout mon cœur pour ces magnifiques dialogues, sous « les tableaux d'une exposition ». Très cordialement. F. Étienne. Au pied de la montagne où se couche la nuit Déjà s'endort le temps presque sans aucun bruit.
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