Un asphodèle en fleur baigne sa tête blonde
Dans une gaze d’or débordant d’un bassin
Comme une mousse d’orge aux lèvres d’un brassin
Que le soleil du soir abreuve de son onde.
Des pépites de feu dont le cœur vagabonde
Sur les chemins séchés de l’empire abyssin
Dérobent les désirs d’un lâche fantassin
Qui traîne dans sa chair la douleur de ce monde.
Des pétales d’ivoire embrasent le ciel gris
D’une tâche de perle où les mots des gri-gris
Brodent sur le silence une brume de neige.
Des cartes à jouer mêlent un peu de peur
Aux larmes des enfants qui rêvent de manège
Puis se fondent sans bruit dans un bain de vapeur.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre @2014