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Quelques flocons de neige au velours éphémère
Effleurent de leur souffle un arbre rabougri
Sous le poids de la nuit dont le corps amaigri
Se traîne dans le froid comme un bout de chimère.
 
Près d’un feu haletant un enfant et sa mère
Regardent le silence avec un cœur aigri
Envahir la maison où comme au mistigri
Ils ont tiré la carte à la douleur amère.
 
Des chaînes vert-de-gris pendent près du foyer
Que parfois sans égards reviennent foudroyer
Les souvenirs heureux d’une époque en dentelle.
 
Un oiseau s’est posé contre une grille en fer
Puis disparaît soudain effrayé par l’enfer   
Qui brusquement projette une lueur mortelle.

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014
 


Publié le 18/11/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 19/11/2024
Tout semble être de mauvais présage, et c’est ce qui m’interpelle et me plait dans ton poème, où tout semble ne tenir qu’à un fil ténu avant que tout ne bascule, sur le dernier vers mortifère. Du début à la fin tu réussis à créer une ambiance inquiétante. Efficace !
Publié le 19/11/2024
Merci Léo encore une fois pour ce commentaire et pour ta louange de mon efficacité ! La poésie en effet ne laisse aucune place au superflu. Quand je parle de poésie bien entendu je veux parler du sonnet. Le choix de chaque mot, de chaque image, de chaque son, est pesé, car le sonnet ne supporte pas le moindre vide, ni d'ailleurs les fluctuations de l'attention que l'on porte au texte, en lisant. Il n'y a aucun passage qui soit du remplissage, comme cela peut l'être dans le roman. Chaque mot pèse mais aussi chaque mot brille. La difficulté de la composition reste bien d'orienter l'outil d'écriture vers un monde particulier, ici c'est le désespoir l'inquiétude, ailleurs ce sera la beauté, le souvenir, l'instant, ou tout autre perception de la réalité visible et invisible. L'expression n'est pas le but de l'écriture, car ce qui compte c'est le moyen d'expression au travers duquel va s'exprimer un sentiment fort, comprimé, presque condensé, qui va ce décompresser dans l'esprit du lecteur. Je pense que c'est cela qui constitue le poids d'un texte. Merci encore Léo pour ton commentaire et à plus tard. Une plume qui tisse à l'encre d'un sourire des mots remplis de temps touche au poison d'écrire.
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