Pour écrire, il faut qu'il fasse trop chaud afin de ne rien pouvoir faire ou, à tout le plus, pouvoir ne pas faire grand-chose sans culpabiliser sur son manque de productivité. Ici, dans le sud, durant les après-midi trop caniculaires, j’ai le droit de ne rien faire. À la limite, Luce pourrait même me dire « Farniente, mon amour, ce sont les vacances. Profite ! » sauf que Luce dit très rarement « mon amour » parce que Luce est une personne réservée et qu’elle ne me dit pas non plus ce que je dois faire parce qu’elle s’interdit d’être une personne interventionniste. Toutefois, je sais que le cœur y est et c’est comme si elle l’avait dit. Je m’en convaincs en tout cas suffisamment pour pouvoir n’avoir rien à me reprocher. Je suis dans les conditions idéales pour écrire si on omet le paramètre de la durée. Avec mes quatre semaines de vacances, je peux barboter dans les petites profondeurs de la rédaction, mais terminer un roman, ça non, c’est sûr ! Alors je fais quelques brassées comme ce texte pour patienter, pour attendre le moment de la retraite. Alors je reviendrai dans le cagnard du Sud dans lequel, hormis l’écriture, rien n’est possible et j’écrirai, en piscine olympique, l’œuvre de ma vie !
Publié le 09/07/2024
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