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A chaque pas de l’aube un filet de satin

Coule d’un flacon d’or rempli d’ambre et de gloire

Que la main d’un géant verse sur de la moire

Tendue entre les fils d’une lune en rotin.

 

Languissant comme une âme aux bras d’un diablotin

Une ombre se faufile aux pages d’un grimoire

Pour écrire des mots enfuis de la mémoire

D’un homme se prenant pour un sombre lutin.

 

Un bourdon épuisé par le poids d’une plume

Se repose en silence au revers d’une enclume

Dont la chair étourdie ondule d’un frisson.

 

Qui froisse alors le mur au bord du cimetière

Lorsque passe un nuage au-dessus d’un buisson :

Est-ce le jour griffé par un chat de gouttière ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braise de glaise @2015

 


Publié le 15/08/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 16/08/2024
Bonjour Francis Etienne, très heureux de te retrouver. Déjà, le titre est génial, quelle magnifique idée que cette poudre de foudre, et puis ensuite je suis tout autant touché par cet homme qui ramène coûte que coûte les souvenirs oubliés, et se prenant pour un lutin il y a fort à parier que sa mémoire à lui lui fait défaut. Je suis touché parce que la maladie d’Alzheimer est terrible. Il y a ce bourdon sous le poids d’une plume… et probablement des mots. L’écriture est ce qu’il restera de nos âmes effacées d’ici bas, et du coup ça me remue encore davantage. Merci pour ce beau poème Francis Etienne.
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