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En traversant la nuit au bord d’une terrasse

Le promeneur muet contemple le désert

Rougir comme une flamme au-dessus d’un haubert

Que le vent du silence orne de sa tignasse.

 

Les éclats d’argent pur d’une riche cuirasse

Transpercent l’horizon de leurs fils de faubert

Et déchirent le temps qu’une ombre a recouvert

D’une mèche de sang et d’un bout de filasse.

 

Tout le ciel se replie autour d’un arbrisseau

Foulant de son foulard l’onde d’un long ruisseau

Où s’abreuve un enfant orphelin et numide.

 

Puis le sable soulève une ride d’orgueil

Dont le cercle infernal préparant le cercueil

S’enroule autour d’un cœur près d’une pyramide.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Feuillets d'argent @2015


Publié le 14/06/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 17/06/2024
Il y a le promeneur qui contemple l’étendue de ton monde, de l’intérieur, et je l’envie. Car il est fascinant d’onduler entre la plénitude totale et le danger qui couve, c’est le tout plein de vie qui s’écoule dans ta clepsydre poétique. Merci Francis Etienne.
Publié le 17/06/2024
Cher Léo, je suis extrêmement touché par ta qualité. Tu envies ce promeneur, comme lui tu aimerais contempler « l'étendue de mon monde de l'intérieur ». Mais n'es-tu pas déjà entré à de nombreuses fois à l'intérieur de ce monde-là et n'as-tu pas déjà contemplé de l'intérieur l'âme du poète que je suis ? Et bien sûr je t'ouvre presque à chacun de mes commentaires les portes de mon esprit et parfois de mon cœur, sachant que la confiance que je te porte est un lien qui m'autorise à épancher quelques mots, que je garde secrètement comme une offrande sacrée pour les rares êtres, qui comme toi, ont croisé mon écriture, et qui ont trouvé dans sa surabondance « l'ordre, le luxe et la volupté ». On a en effet quelquefois comparé, à mon sens d'une façon exagérée, mes textes à ceux de Charles Baudelaire. Je pense, que c'est surtout à cause de mon choix du sonnet, qui était la forme d'expression choisie aussi par Baudelaire. Il va de soi que ce rapprochement n'a jamais traversé mon esprit ! Je suis ravi que tu es trouvé cette magnifique formule : « ondulé entre la plénitude totale et le danger qui couve ». Elle correspond exactement à ce que je ressens en écrivant car : « le trop-plein qui s'écoule dans la clepsydre » est bien la pâte brute de ma matière poétique, que je travaille au ciseau de la composition si stricte du sommet. Merci encore de tout cœur cher Léo et entre, je t'en prie, à l'intérieur de mon monde, pour y puiser la toute-puissance d'une vie intense et toujours menacée par le danger de lasser le lecteur. Très cordialement, F. Étienne. Dans le miroir des mots je vois parfois l'image d'un chevalier allant à côté de son page.
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