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Une source glacée étale ses cristaux

Sur un lit de galets tapissé d’une mousse

Dont les brindilles d’or un soir de lune rousse

Fondirent des flocons en gerbes de métaux.

 

Des voiles rapprochant les lèvres des étaux

Déracinent le vent par petite secousse

Que parfois le courant à son filin émousse

Comme l’éclat brûlant des péchés capitaux.

 

Quelques perles de neige au goût de violette

Irisent l’empyrée et piquent la voilette

De la voûte céleste amarrée à la nuit.

 

C’est le dernier soupir d’une virgule en flamme

Le retour des couleurs à la pulpe de fruit

Et le lever du jour au bout d’une oriflamme.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Glaises de braise @2015


Publié le 21/07/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 24/07/2024
Aussitôt le titre m’a questionné et j’ai découvert ainsi qu’il s’agissait d’un opéra. Ne connaissant pas l’œuvre il me manque la référence et l’impact sur le poème mais cela ne m’a pas empêché d’en apprécié comme à chaque fois l’efficacité des images proposées, et dans ce poème toute sa dimension aérienne qui probablement donne l’écho d’une oeuvre lyrique sans fausse-note.
Publié le 24/07/2024
Cher Léo, oui en effet le titre est celui d'un opéra de Claude Debussy, qui est l'un des compositeurs du vingtième siècle, que j'aime particulièrement. Sa musique est extrêmement fine, cela veut dire une musique en dentelle, qui n'est pas du goût de toutes les oreilles. Et en effet cet opéra, reproduisant plus ou moins le mythe de Tristan et Isolde est en permanence dans tous ces tableaux le gouffre de l'amour et le gouffre de la mort. J'ai quelquefois entendu cet opéra, et en particulier à Berlin, où j'ai séjourné Le poème essaye de reproduire cette dentelle, cette voilette, ce papier de soie que je trouve dans la musique de Claude Debussy et dans les magnifiques voix qui l'ont incarnée. Nous commençons à nous connaître Léo ! le monde de la musique d'opéra est inséparable de mon écriture. Je n'en reproduis pas la technique, mais j'y puise la profondeur des mots et de la langue. J'ai la chance de parler l'allemand, et alors qu'elle régal d'entendre la langue chanter ! La moitié du plaisir que l'on trouve vient de la musique, l'autre moitié de la beauté de la langue. Je pense à deux compositeurs, en particulier, Mozart et Richard Strauss, dont je savoure le lied « Morgen » tout autant que la scène finale du Chevalier à la rose. Par curiosité écoute ( YouTube) cette musique, et tu verras comme elle entre dans ma poésie. Encore une fois merci Léo, lorsque on échange, on change. Très cordialement, F. Étienne. Un désert de lumière au bout d'un abreuvoir Peuple l'humanité de secrets de couloir.
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