Quelques oiseaux de sable au plumage de glace
Traversent le désert dont les dunes en sang
Rougissent tout regard d’un mirage d’étang
Que des bambous de feu poursuivent à la trace.
Près de masques pendus aux rides d’une face
Se presse le pas lent d’un prince de haut rang
Enchaîné dans des fers comme chanvre en écang
Hagard maigre et fourbu le sourire fugace.
Dans l’oasis éteinte où se couche le soir
La paille desséchée auprès de l’abreuvoir
Sent le cuir mariné dans un bain d’alumine.
Or les premiers vautours rôdent très lentement
Et frottent leur bec noir contre l’aube sanguine
Dont la faible lueur foule le firmament.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Feuillets d'argent @2015