L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

 Quelques oiseaux de sable au plumage de glace

Traversent le désert dont les dunes en sang

Rougissent tout regard d’un mirage d’étang

Que des bambous de feu poursuivent à la trace.  

 

Près de masques pendus aux rides d’une face

Se presse le pas lent d’un prince de haut rang

Enchaîné dans des fers comme chanvre en écang

Hagard maigre et fourbu le sourire fugace.

 

Dans l’oasis éteinte où se couche le soir

La paille desséchée auprès de l’abreuvoir

Sent le cuir mariné dans un bain d’alumine.

 

Or les premiers vautours rôdent très lentement

Et frottent leur bec noir contre l’aube sanguine

Dont la faible lueur foule le firmament.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Feuillets d'argent @2015


Publié le 23/06/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 26/06/2024
Le temps qui file cerné par les oiseaux de mauvais augure, il y a comme un air de vallée de la mort et une ambiance de western où les mots se toisent pour sonder les dernières gouttes d'espoir qui perlent avant d'en finir. Un poème très dense et puissant.
Publié le 28/06/2024
Cher Léo, merci encore pour ton commentaire qui souligne avec tant de finesse l'ambiance de ce texte. La mort est une absence de mémoire, il est impossible de penser à la mort. Nous pensons tous à la souffrance qui précède la mort, à l'indifférence qui l'entoure, à la séparation d'un monde que nous avons aimé. Ce qui fait le folklore de la mort ce sont ces vampires qui nous hantent et surtout ces ténèbres qui nous entourent. Mais le poésie est lumière immortelle Alors tu as raison de parler : «des dernières gouttes d'espoir qui perlent avant de finir. » L'extraordinaire fascination de la mort est écrite en nous depuis notre création, depuis toute création. Pour exprimer cette audacieuse pensée, il m'a fallu plonger dans la puissance des images, pour en faire une dentelle. Merci Léo, pour la densité de ta pensée et la puissance de tes sens. Cordialement, F. Étienne. C'est au bord de la mer que l'enfant sur le sable Apprend à regarder les vagues et leur torsade.
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