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Dans l’alcôve du soir où s’abrite la lune
Une flamme de cire ouvre de son rayon
Le trésor d’un poème affublé d’un haillon
Que des perles de menthe ourlent de leur fortune.
 
Des mouettes en deuil par-dessus la lagune
Piétinent le silence au pas de bataillon
Pour enferrer le ciel sous le poids d’un bâillon
Qu’elles mouillent souvent d’une larme importune.
 
D’un brouillard de gravier s‘habille un arlequin
Dont le visage nu sous un blanc baldaquin
Regarde l’ombre fuir vers l’or d’une fournaise.
 
Mais déjà sous l’orage un aveugle tremblant
Traverse le canal comme un morceau de braise
D’un coucher de soleil au sourire troublant.
 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 02/12/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 02/12/2024
Tout semble incertain dans ce poème qui est en constante transition, entre infortune et richesse, ombre et lumière et ciel et terre. Comme un passage permettant de transcender ou d’amputer son devenir. Ce seuil franchit où plus rien ne sera jamais plus pareil. Il y a tout l’univers qui se bouscule et il y a l’homme, fragile en son centre. Merci Francis Etienne de ton partage.
Publié le 05/12/2024
Cher Léo, merci beaucoup encore pour ce commentaire. Tu y as bien lu ce contraste entre la lumière et l'ombre, et surtout ce passage de l'un à l'autre qui est beaucoup plus difficile percevoir. Je suis très sensible au mouvement et en particulier au mouvement qui se développe entre les forces qui nous entraînent vers le bien et les forces qui nous entraînent vers le mal. Il ne s'agit pas d'un mouvement pendulaire, mais bien d'un mouvement de glissement. La poésie en cela est capable d'exprimer avec beaucoup de nuances et de finesse ce glissement. Quelquefois, je retrouve dans les psaumes cette même force qui décrit à la fois la perdition de l'homme et sa damnation, et bien entendu sa salutation et son élévation,. La lecture des pôles des psaumes, une lecture qui si on le peut, doit se faire en latin dans la magnifique traduction de Saint-Jérôme, me donne la capacité de décomposer ce mouvement entre le bien et le mal. Je n'ai pas assez de connaissances en hébreu pour entrer dans le texte en hébreu mais je suis persuadé que l'on retrouve exactement le même mouvement. Merci cher Léo pour ton commentaire
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