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En tranchant le désert de son abside d’or
Le vent foule le sable au pied de notre enfance
D’où s’échappent des mots le jour de la naissance
Pour que survive en nous la force d’un trésor.
 
Dans des outres de fil l’aube a placé son cor
Qui sonnera la nuit avec cette élégance
Dont nous parons la mort sous un drap de souffrance
Quand passe l’ange blond aux yeux d’alligator.
 
Nous marcherons longtemps sous les pleurs d’une étoile
Pour atteindre la baie où se dresse la voile
D’une barque nuptiale aux couleurs de l’iris.
 
Ils viendront tous alors nous donner une phrase
Que nous dévorerons dans un état d’extase
Sur un fleuve de miel bordé de tamaris.    

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre @2014
 


Publié le 08/12/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 08/12/2024
La mort en prédation de nos vies sous les traits d'un alligator. Ce n'est pas de ses morsures que l'on succombe en premier semble t-il lorsque l'on se fait attraper par cet animal. Il ne cesse de faire tourner sa proie pour la désorienter jusque lui faire perdre connaissance et la noyer. Les tourbillons de la vie en lessiveuses de l'âme peuvent avoir ce même effet, n'être plus par le biais des épreuves, avant d'être mort. Merci pour ce nouveau poème Francis Etienne.
Publié le 08/12/2024
Merci Léo pour ton commentaire dont la profondeur et la justesse me comble de joie. Oui, d'abord la mort fait partie de nos vies. Elle se tapit dans le marécage qui nous entoure, et nous continuons à lancer des guirlandes autour de nos vies comme si la lumière pouvait s'attraper dans des conflits de brillants. Ce qui nous terrorise ce n'est pas en soi la mort, mais son approche. Les angles de nos vies se sont rétrécis, et notre regard se porte désormais sur le passé. Approcher la mort est un exercice périlleux, et personne ne peut nous conseiller, sauf Dieu. Nos lambeaux de silence ne servent plus à rien, et désormais nous attendons. Parler de la mort en poésie, c'est aussi l'habiller de nos plus beaux oripeaux. La poésie souffle la bougie, elle ne verra jamais le visage de la mort, mais elle l'attend. Mourir c'est préparé l'éternité ou le néant. Et que Dieu m'entende ! Voilà Léo une bien sérieuse question que ton magnifique commentaire soulève et pour laquelle je te rends grâce. Merci Léo. Cordialement et à plus tard. Dans un bout de charbon une âme s'est logée comme le cri d'un cœur qui quitte l'apogée.
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