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Sous chaque mot écrit par pure lassitude

Se cache un grain d’or fin recouvert de haillons

Comme si dans la nuit la douleur des bâillons

Bourrait le fond du cœur d’une autre servitude.

 

L’encre est un sang de l’âme et dans la solitude

La chair devient du vent sous le poids des maillons

Dont les phrases sans fin ferment les moraillons

Par un bout de couleur propre à l’incertitude.

 

Des villes aux confins d’un royaume ennemi

Brûlent toujours le temps que la pluie a vomi

Sur une arche de nacre aux reflets d’émeraude.

 

Or pour combler l’azur d’un trou d’éternité

Les poètes en vain hissent l’humanité

Au bout de leur métier à tisser la maraude.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2015


Publié le 17/09/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 19/09/2024
Les mots sont rudes et ne nous laissent aucun répit, certains valent beaucoup, comme un grain d'or comme tu le dis si bien. Un seul grain d'or peut effacer des dunes entières de vacuité. Un seul grain d'or et c'est la vie toute entière qui surgit. Les poètes sont la conscience du coeur et les témoins de l'Humanité dans ce qu'elle a de plus touchant. Merci Francis Etienne.
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