Cendre et braise de temps un fleuve sans couleur
Baigne d’or et d’encens les larmes d’une enfance
Bariolée aux mots sans aucune élégance
Qui recouvrent le corps d’un pétale de fleur.
Des cartes à jouer et des porte-malheur
Jonchent de leurs chiffons et de leur sueur rance
Le parquet des palais que des rats en errance
Tachent comme des trous qui bâillent de douleur.
Les bouquets où se fane une ombre de nuage
Repoussent à leur pied la lèvre d’un suage
Mourant sous le reflet d’un cierge qui s’éteint.
Il pousse sur les toits recouverts de farine
Des branches de silence aux reflets de l’étain
Puis la lune se glisse au cœur d’une vitrine.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Braises de glaise @2015