L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

          Pour le parfum d’une âme à la peau de cerise

          Les lèvres d’une enfant qui court sur le chemin

          Couvrent de leurs baisers un cœur rouge carmin

          Qui danse dans le ciel comme un miel de banquise.

 

          Quelques gouttes de sang dont l’amour cicatrise

          Les crevasses d’un temps d’un buvard de jasmin

          Perlent sur les remous d’un sombre parchemin

          Où s’enlisent des sorts et des relents de brise.

 

          Par touche de couleurs sous un trait de pinceau

          Le granit de la nuit se pare d’un rinceau

          Dont les rois ont tressé des armes de parade.

 

          Pourtant le regard nu d’un page de la cour

          Rappelle à son devoir à grand coups de tambour

          Le fiévreux chambellan pris dans sa mascarade.  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braise de glaise @2015


Publié le 23/10/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 24/10/2024
J’aime beaucoup ce poème en équilibre entre insouciance et calme ou même les armes semblent n’être qu’un ornement. Un opulent calme: Cela s’explique peut-être par tous les regards qui convergent vers la royauté (page, chambellan…). De nouveau un poème qui rend curieux et dont on voudrait connaître la suite de ce temps suspendu. Merci Francis Étienne.
Publié le 28/10/2024
Cher Léo, merci encore une fois pour ce commentaire dans lequel tu exprimes le plaisir de te plonger dans l'insouciance et le calme à travers ce texte. Il n'est pas facile d'exprimer la légèreté en poésie. Il faut utiliser un voile avec des mots qui scintillent. Je rapprocherai cette technique de celle de l'esquisse que les peintres et les dessinateurs utilisent avec brio. En quelques traits c'est tout un univers qui s'ouvre devant nous et l'on devine plus ce que ce que l'on voit. La poésie peut utiliser ce même procédé mais cela exige de choisir avec beaucoup de soin des mots qui portent en eux une infinité d'univers. Ainsi on peut construire une texte très léger, qui comme l'esquisse du dessinateur, va dire plus que ce que l'on lit; et pour cela il faut poser à des endroits clés des mots qui soient à la fois une sonorité, une image, et une imagination. Personne n'a la même réaction devant un même mot. Si j'écris par exemple le mot « méandre » chacun aura une vision instantanée d'une certaine réalité. Cela est possible grâce à la sonorité du mot, qui sonne comme une cloche avec un long écho. Ainsi on peut associer le mot à un autre mot pour en changer le sens. Si j'écris « les méandres de l'âme » le mot même n'aura pas le même sens que si j'écris « les méandres d'un roc en fusion ». Pour créer la légèreté dans un texte il faut donc à la fois des mots-clés à forte signification et des mots dont la sonorité doit se perdre dans le sonnet. Bien entendu lorsque j'écris je ne suis pas particulièrement conscient de ce phénomène, mais comme un musicien j'entends si le vers sonne bien ou si il y a une forme de déséquilibre. Je pense qu'on arrive à ce niveau « d'oreille musicale » en lisant beaucoup beaucoup de textes poétiques, et particulièrement des textes de l'époque classique. Lorsqu'on maîtrise cette capacité musicale, on peut se détacher de la forme « classique de la poésie » pour composer avec une entière liberté des textes pour lesquels les outils d'écriture sont parfaitement rodés. Cher Léo, j'ai parfois des commentaires un peu oiseux, je n'en excuse ! En tout cas je te remercie beaucoup encore pour ses commentaires qui sont pour moi toujours une source d'analyse et de contemplation. Merci encore de tout cœur. Cordialement, Francis Étienne. Sous un soleil de plume ouvert comme une orange Le sale de la baie a caché un archange.
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