Il flotte dans le vent un drapeau de manège

Que le sang bleu du temps a taché de couleur

Comme si la lune avait eu le grand malheur

De recouvrir sa peau d’une poudre de neige.

 

Des frissons de plaisir proches d’un jeu d’arpège

Bouillonnent en silence au rire d’un hâbleur

Caché dans un mouchoir qui fera le bonheur

D’un voyou raffiné qui connait le solfège

 

Par-dessus l’empyrée aux reflets de l’enfer

Des oiseaux maquillés d’un trait de fil de fer

Planent en hululant les mots d’un bréviaire.

 

Mais qui reconnaitrait avoir touché le fond

D’un vide fabriqué par un triste bouffon

Qui nous tend en souriant une longue cuillère ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023


Publié le 26/04/2024 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 27/04/2024
De la haute voltige jusque l’empyrée, là où les langues de feux se délient pour consumer une énième victime et croître toujours plus jusque l’autodestruction…
Publié le 29/04/2024
Merci Léo, ton appréciation de haute voltige me touche tant et me rend tellement nostalgique; C'est une sorte de philtre. Les mots parfois explosent aussi. Il faut en prendre garde, mais les bombes aussi éclatent et il faut bien sûr, le savoir. J'ai souvent l'impression de me répéter avec toi, un peu comme avec un vieux copain, mais comme je n'ai pas de mémoire (ça prend trop de place), je palie avec un sourire à peine embarrassé. On a tous des défauts. L'art d'écrire s'apprend. L'art de lire n'appartient qu'à quelques uns, comme toi; C'est un privilège. Lorsque j'ai commencé à rassembler ma boîte à mots, vers dix ans, je ne savais pas pourquoi mais j'en avais la passion. Plus tard j'ai flirté échangeant des lettres d'amour avec des inconnues de mon âge, et enfin j'ai voulu écrire. Depuis tout m'est papier et tout m'est encre. Quelles confidences, ce soir ! Cordialement F Etienne. Une piastre d'or roule sur l'abreuvoir Où viennent les troupeaux quand le temps va pleuvoir.
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