Un bois couvert de mousse au cœur de la forêt
Saigne comme du pain que sécherait la bise
Sous le souffle puissant d’une bouche surprise
En train de dévorer la laine d’un secret.
 
Des pièces d’argent pur roulent sans un regret
Entre des doigts gelés sous un drap de banquise
Dont les glands noirs et blancs gonflent la convoitise
D’un vautour assoupi sur le bord d’un muret. 
 
La flamme d’un lampion comme un morceau de moire
Tourne page après page un antique grimoire
Où le temps se révèle au regard de la mort.
 
Les mages apparus près de la source claire
Referment les miroirs d’un lugubre calvaire
D’où s’éloigne à jamais la vanité du sort.  

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre


Publié le 11/03/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 13/03/2025
Un poème suspendu, en alerte, où l’on sent bien que tout peut basculer d’un instant à l’autre. On perçoit le drame tapi dans l’ombre de l’avenir. L’occasion de saluer une nouvelle fois ton grand talent à faire naître des ambiances fortes à travers l’évocation d’images fortes. Merci Francis Etienne.
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