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Le reflet gorgé d’or des très riches lambris

De la chambre à coucher de la reine amoureuse

Tranche au fil de sa lame une heure radieuse

Suspendue au cristal d’un soleil tout en bris.

 

Des chiffons de satin comme des colibris

Papillonnent aux mains d’une soubrette heureuse

De retrouver la joie à la lèvre moqueuse

D’une femme ignorant jusqu’aux cieux assombris.

 

Et pourtant le chemin qui mène à la terrasse

Se gonfle d’un orage à l’horrible cuirasse

Que les larmes de sang jamais ne perceront.

 

Or le temps d’un soupir une goutte de pluie

A coulé sur la joue et comme un peu de suie

A taché ce regard qui doit baisser le front.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2015


Publié le 01/07/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 06/07/2024
C’est une belle insouciance qui virevolte dans ce poème, indifférente aux dangers et aux peurs qui nourrissent les ténèbres. Presque un monde parallèle, une dualité qui ne peut plus agir sur la destinée de l’une ou de l’autre mais qui avancent côte à côte comme le serait l’homme et son ombre.
Publié le 11/07/2024
Cher Léo, merci pour cette belle expression « l'homme et son ombre » et bien entendu pour ton fidèle commentaire. Ce poème qui est entre le rêve, l'histoire, et la sensibilité d'un personnage presque invisible mais dont la présence est particulièrement marquée. Il y a dans toute humanité une profonde dualité et tu l'as bien souligné ici, une humanité qui nourrit les ténèbres selon ton expression est une humanité qui vit dans les ténèbres. En effet tu as raison il s'agit bien « d'un monde parallèle » tel que l'on peut en connaître peut-être dans le cauchemar. Les éléments de peur sont présents dans toute humanité. Le sujet de la peur est très difficile à étudier, car non seulement il fait référence à un élément extérieur qui oppresse mais surtout au ressentiment de celui qui éprouve la peur. Personne ne peut vaincre la peur sauf peut-être Siegfried, ce héros de Wagner, ce héros de légende, qui transgresse l'humanité en découvrant la lumière, ce mot extraordinaire : Licht, qui revient si souvent non seulement dans Wagner mais aussi dans tous les poètes romantiques allemands du dix-neuvième siècle. Ainsi, on peut comprendre que la poésie s'empare aussi de ce « thème » et qu'elle exploite ouvertement dans ses œuvres. Merci encore Léo ta sagacité de lecture qui est toujours pour moi une sorte de surprise comme une sorte de cadeau. Cordialement, F. Étienne. Les alvéoles d'or qui pendent du soleil Mouille de leur salive un iris en sommeil.« Suite » Un chèvrefeuille dont le suave parfum enveloppait le bois d'un désir de bonheur pencha ses clochettes d'or tendres sur la belle et versa son nectar que burent les oiseaux. Il y avait partout des soupirs de voix et de regards que la brise du matin empaquetait dans son papier de soie. « À suivre »
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