Ombre de toi, ombre de moi

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Ombre de toi, ombre de moi

 

J’ai senti, au-dessus de moi,

un regard suspendu,

un souffle qui épiait

le moindre éclat de joie,

le moindre frisson de plaisir.

 

Mon juge secret se dressait,

me soufflant à l’oreille :

ce que tu fais est mal.

Alors, mes élans s’effondraient,

mes désirs chaviraient

en désastres intimes.

 

Des yeux me fixaient,

invisibles, inlassables.

Je fermais les miens,

mais les siens glissaient

sous mes paupières closes,

pour ne pas me rater.

 

ombre de moi,

ombre de mon père,

pourquoi me ronges -tu

sans répit ?

Ne puis-je avoir un abri,

un seul refuge,

où l’intimité respire ?

 

Un lieu pour me laisser porter,

caresser,

embrasser,

jouir,

sans toi,

sans ton spectre dans le décor.

 

Quand serai-je libre ?

Quand ?

 

Ombre de toi,

ombre de moi,

laissez-moi ce moment,

rien qu’à moi,

pour une fois…

une fois seulement.

 


Publié le 31/08/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 31/08/2025
J’ai nécessairement pensé à « Une vie comme beaucoup d’autres, peut être… » et l’on ne peut qu’être ému par cette vie malmenée et ton texte qui lutte face à un spectre insaisissable.
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