Ils enjambent l’écume où s’engouffre la brise
Et marchent vers le ciel plié dans ce mouchoir
Que les mains de la fée ont déjà laissé choir
Sur le rivage calme à la peau de cerise.
Leurs ailes de satin dont l’aube s’est éprise
Fouillent l’éternité pour jeter au crachoir
Les rides de la nuit qui pendent d’un juchoir
Comme des lambeaux d’âme ou des morceaux de frise.
En déployant le temps autour des madriers
Leurs becs brisent les sceaux de nos calendriers
Puis brodent de la soie à la frange d’une île.
S’évanouissant seuls dans la cendre du vent
Ils reviennent soudain par-delà le levant
Jeter un dernier cri dans un bruit de fossile.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre