L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Sous sa peau d’argent pur et ses feuilles de cire

L’olivier fouille l’ombre où s’endort un lézard

Que le bruit de la mer a jeté par hasard

Sur la grève d’un songe accueillant un navire.

 

Des vapeurs de sel rose offrent sous leur empire

Des images de sucre effleurant le regard

D’une femme drapée en peau de léopard

Debout sur le soleil qui lentement chavire.

 

Un ange passe nu près d’une source d’eau

Et s’arrête un instant comme au bord d’un berceau

Que le ciel a posé sur un lit de lumière.

 

Des aiguilles de feu plongent au cœur des flots

Et le miracle éclot dans un trou de clairière

Mariant le silence au chant de ses sanglots.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Feuillets d'argent @2015

 


Publié le 20/06/2024 / 10 lectures
Commentaires
Publié le 22/06/2024
Avant lecture j’étais conquis par le titre qui allie deux douceurs magnifiques. Se succèdent différents tableaux qui ont en commun la beauté des images. L’olivier, cette femme puis l’ange cohabitent entre curiosité et contemplation… ce sont des regards bienveillants que les miracles surviennent. Merci Francis Etienne.
Publié le 22/06/2024
Cher Léo, merci pour avoir choisi ce merveilleux mot : « miracles ». Tu as vraiment trouvé la définition exacte qui s'applique non seulement à ce poème mais encore à toute la poésie. Qu'est-ce qu'un miracle ? Miracle vient du mot latin miraculum de la racine du verbe mirari qui signifie « s'étonner ». Voilà une bien pédante explication pour laquelle je m'excuse. J'ai suivi des études classiques apprenant le grec et le latin et quelquefois je trouve utile de tracer l'histoire d'un mot par son étymologie. Je referme ma parenthèse scolastique ! Revenons plutôt à ta sublime remarque. La poésie n'est-elle pas l'art d'étonner ? J'ai souvent dit et redit, sous bien des formes, que le poète est un magicien, une crapule, un charlatan, un gredin, un hâbleur, un bonimenteur, un vendeur de bible ou quelconque autre artiste de l'illusion. D'ailleurs, si l'on y regarde de près, le théâtre est un produit direct de la poésie. Les acteurs se maquillent d'un personnage et donne l'illusion de sa réalité. Ainsi, par cette magnifique remarque, je me plonge dans une réflexion sur le lien entre la poésie et l'étonnement. Je me la pose grâce à toi Si on regarde dans l'Antiquité, on voit que le théâtre était extrêmement lié à la poésie, comme, pour nous, le théâtre classique est une création poétique. D'ailleurs, le classicisme en a la donné des exemples éblouissants comme Racine, Corneille, ou tout ce théâtre du dix-septième siècle ignoré, mais magnifique à l'exemple de Montchrétien ou Théophile de Viau. Alors reste à définir ce qu'est la l'étonnement. Ce qu'on peut dire fait évidemment appel à la joie. On ne s'étonne pas de quelque chose de douloureux, on s'en attriste. L'étonnement contient aussi le passage dans un autre monde et c'est peut-être pour cette raison que les chrétiens ont choisi le mot miracle pour se désigner le passage d'un monde à l'autre. Une guérison, dite miraculeuse, fait appel à un contact entre deux mondes. Quant aux apparitions dites miraculeuses, on pourrait dire que nous sommes convaincus par l'image à la vue de ce monde. Depuis que nous conversons par commentaires, Léo, j'ai pris conscience de l'œuvre que je suis en train d'écrire. Je suis passé du poète qui écrit au poète écrivain. Merci de m'avoir donné la possibilité de comprendre l'importance d'une œuvre. Parfois, dans ma vie, j'ai eu de la chance et toi ? Mais je deviens lyrique je m'en excuse encore merci Léo. Cordialement, F. Étienne. Sur la mer endormie un navire de guerre Flotte indéfiniment comme un morceau de verre.
Publié le 23/06/2024
Merci;Francis Etienne de ton commentaire, et poursuis surtout tes rappels scolastiques qui m’apprennent et m’inspirent beaucoup. On se nourrit de ce que je lis mutuellement énormément et je suis ravi puisque c’est bien là l’objet de ce lieux d’écriture et d’échange qui prend forme semaine après semaines. Avec le recul je trouve que j’ai eu autant de malchances que de chances, et je crois surtout que de tout cela dépend surtout de notre capacité à transformer l’une comme l’autre en opportunité. C’est ce que nous faisons des évènements qui compte plus que tout autre chose. C’est l’enseignement majeur que j’ai au moment où je commentaire mais que bien évidemment je n’ai pas toujours eu la présence d’esprit et surtout la hauteur d’esprit d’avoir. Je vais donc essayer à présent de cultiver cet acquis afin que tout soit désormais à mes yeux, sources d’étonnement et d’opportunités et de bien mieux pour moi et autrui.
Publié le 23/06/2024
Je pense que j'ai mal placé ma réponse de ton commentaire à mon commentaire ! Ma réponse apparaîtra peut-être sous le texte uniquement. Je t'invite à le lire si tu ne reçois pas le message. Mon usage de l'informatique se limite à ce que il y a de plus commun ! Cordialement Francis
Publié le 23/06/2024
Cher Léo, combien encore ce commentaire me touche-t-il, car la sincérité de ces lignes sont un partage, pour choisir un mot dans la sonorité me plaît beaucoup : un cadeau. Mes « rappels scolastiques » peuvent aisément faire croire que je suis un homme de culture, mais je ne les offre, rarement, qu'à des esprits qui peuvent les comprendre avec le cœur. Et tu en fais partie. La culture s'acquiet facilement, en fouillant dans les greniers, au hasard pour y trouver des morceaux que l'on assemble à d''autres morceaux trouvés dans d'autres greniers. C'est pour cela que la culture en soi n'a aucun sens, et elle n'est qu'un concept vide dans lequel beaucoup d'hommes moyennement « cultivés » retrouvent le confort d'une supériorité qui de fait est purement imaginaire. J'égrène souvent mes commentaires de références ou deux ponts plus précis que d'autres, mais c'est une manie de latiniste : tout doit être précis ! La richesse des échanges qui se font sur la plate-forme est inouïe. Ta présence, partout, sous chaque texte publié est une terre fertile. Chacun retrouve une voix intelligente qui lui répond. Tu parles avec passion et innocence de : « l'enseignement majeur que tu as en ce moment ». Quelle magnifique affirmation que de dire que : « tout soit désormais à mes yeux, source d'étonnement et d'opportunités... » Le long chemin vers l'émerveillement commence toujours avec une éblouissante étincelle, mais lorsque l'émerveillement devient un art de vivre tout devient précieux, et ce qui est précieux et beau. Le beau est le bien, mon cher Platon. pointe le nez ! Ainsi Léo, engageons-nous dans ce chemin où fleurissent les aubépines et les iris sauvages pour nous émerveiller en écrivant quelques vers comme un peintre qui trace une esquisse pour saisir le moment unique. Merci cher Léo, merci encore 1000 fois pour ton commentaire. Cordialement, F. Étienne. Une longue ficelle aux couleurs de la neige tire tout l'univers comme un joyeux manège.
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