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Des pétales de marbre au goût musqué de poire

Percent à leur fraîcheur le secret d’un hôtel

Où la chair se complaît dans des bruits de pastel

S’échappant d’une nuit que la lune veut boire.

 

Des taches de cristal nouent un nœud illusoire

Autour des boucles d’or d’une fille à castel

Qui trouble à son sourire un client immortel

Dont l’ombre se faufile au fond d’une baignoire.

 

Des pots au cou de cygne offrent du poivre blanc

Aux regards éblouis par un soupir tremblant

Que le jardin maquille aux onguents d’une étoile.

 

Des chuchotements d’homme et des rires de fer

Ouvrent à pas de loup les méandres d’un voile

Et c’est au son du glas que s’approche l’enfer.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2015

Braises de glaise @2015


Publié le 21/10/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 21/10/2024
De la sensualité troublée toutefois par des bruits et des ombres qui semblent conspirer de concert. L’envoûtant semble n’être qu’illusoire, pire, tragique, si l’on en juge l’enfer précédé du glas. Ton poème tout en subtilité et baigné de mystère, une nouvelle fois rappelle l’implacable dualité à laquelle s’adosse le bon et le mauvais, sur la tranche de l’éphémère.
Publié le 22/10/2024
Cher Léo, merci beaucoup pour un commentaire qui une fois de plus analyse et perçoit parfaitement l'équilibre poétique de ce texte. En effet, « sur la tranche de l'éphémère » « une implacable dualité » fait pencher le destin des hommes d'un côté ou de l'autre. Et quels sont ces deux côtés ? Le bien et le mal. L'idée chrétienne du péché est la même. Tous les hommes tombent un jour ou l'autre du mauvais côté et si je suis en principe d'accord avec Rousseau « l'homme est bon par nature » parce qu'il est une création de Dieu, je ne suis pas d'accord avec lui lorsqu'il nous dit que la société est la source de sa corruption. La société ne fabrique pas le péché, ni le mal, la société est amorale. Elle n'est que la somme des consciences individuelles, et il est rare de voir une société entière pencher du côté du mal, même si l'Allemagne des années 1930 pourrait faire penser à ce que cela soit vrai. C'est ce que aujourd'hui nous vivons aussi, un aveuglement de certaines tendances de la société sous l'influence de doctrines fumeuses peut nous faire penser qu'une société peut devenir mauvaise et détruire ses membres par doctrine, en somme une forme de médicaments puissants. La poésie par contre traduit cette « partie étroite de l'éphémère » qui montre le bien et le mal. C'est un peu la vue de Faust qui tente en promettant, ou celle du diable qui tente le Christ dans le désert, étalant devant chacun de la tentation. Or la poésie présente aussi cette tentation, par la beauté des mots et surtout par la proximité du souffle du diable. La poésie est un étrange moyen de s'habituer au diable. Mais me voilà déjà embarqué dans un commentaire de plus en plus sournois. Aussi laisserai je la mon propos ! En tout cas merci encore pour ton beau commentaire et surtout pour ta fidélité. Cordialement à toute suite. Francis. En pipant des dès d'or on joue à hazarder Quelques mots de bonheur qui aiment lézarder.
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