Un homme de papier emmailloté de lin

Pousse d’un souffle vain le linceul de son âme  

Tout en creusant le marbre au pic de son calame

Dont l’encre se répand sur le sable orphelin.

 

Le soleil desséché par le temps en déclin

Cache l’obscurité de sa nature agame

Et pétrifiant l'eau par son étrange drame

S’enfonce dans la mer à la peau de vélin.

 

Les feuilles d’un sureau fleuri comme la neige

Brisent l’éternité d’un double sortilège

Que des Sphinx de granit gardent sous leur regard.

 

A la porte du fleuve une barque en ardoise

Glisse vers l’infini dans un banc de brouillard

Parfumant l’univers d’une branche d’armoise. 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre@2014


Publié le 13/04/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 14/04/2025
Toute la fragilité de l’homme en un vers, de papier qui peut être froissé et emmailloté comme le sont les nouveaux nés ; dans un processus de renaissance suite au délaissement d’une âme condamnée à fusionner avec plus grand qu’elle. Ce vertige de l’immensité contre la prison d’un corps limitant, lorsque toute la magie s’accorde à si puissante fusion. On vient de prendre un sacrée hauteur, merci pour ce nouveau point de vue Francis Etienne.
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