Otant son gant de soie à la peau de cerise
Il touche de sa chair un flacon de cristal
Dont il laisse échapper un parfum de santal
Qui glisse sur son cou comme un vent de banquise.
Sous sa cape nacrée une joie insoumise
Flotte autour de ses yeux d’un noir oriental
Terrassant les regards d’un geste si brutal
Que la nuit se tapit sous des fleurs de cytise.
Puis il verse du sang dans un bassin d’émail
Terrifiant ainsi les biches d’un harpail
Rassemblé près de lui dans un profond silence.
Des voiles de satin viennent alors couvrir
La pierre de l’autel où s’apprête à mourir
L’esclave torturé par l’espoir de clémence.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre