Otant son gant de soie à la peau de cerise

Il touche de sa chair un flacon de cristal

Dont il laisse échapper un parfum de santal

Qui glisse sur son cou comme un vent de banquise.

 

Sous sa cape nacrée une joie insoumise

Flotte autour de ses yeux d’un noir oriental

Terrassant les regards d’un geste si brutal  

Que la nuit se tapit sous des fleurs de cytise.

 

Puis il verse du sang dans un bassin d’émail

Terrifiant ainsi les biches d’un harpail

Rassemblé près de lui dans un profond silence.

 

Des voiles de satin viennent alors couvrir

La pierre de l’autel où s’apprête à mourir

L’esclave torturé par l’espoir de clémence.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre @2015

 

 

 

 

 


Publié le 06/05/2025 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 08/05/2025
Le démon se nourrissant de la pureté et de l’innocence pour répandre sa malveillance y est très bien rendue. Le goût du sang et la propagation de la terreur pille tous les équilibres et tout ce qui semblait pourtant être sanctuarisé. Cela fait froid dans le dos et rappelle toute la fragilité des équilibres lorsque la folie destructrice s’en mêle. Merci du partage Francis Etienne.
Connectez-vous pour répondre