L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Le fil presque doré d’une onde de cristal

S’enroule autour d’un temps allongé dans le sable

Sous le souffle échappé du tréfonds d’une étable

Comme un grain de raisin ou du bois de santal.

 

Une liane en feu d’un rire oriental

Se glisse sous la face au regard admirable

D’un arlequin de feutre à la chair désirable

Qui passait par hasard sur un char de métal.

 

La cascade du jour glisse dans sa besace

Le tout premier caprice ôté d’une rosace

Qui choit d’un pot à braise où s’ébroue un sapin.

 

Puis le dernier frelon frippé sous son corsage

Picore la dentelle échappant d’un nuage

Que la mer étoilée orne d’un beau lupin.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024


Publié le 26/05/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 26/05/2024
La pleine nature rustique ne se laisse pas perturber par les frasques d’un arlequin des plus extraverti de passage… il y a toujours dans tes poèmes un personnage, un phénomène ou une image forte qui empêche de tourner en rond, c’est vivant et parfois même plein d’enjeux, c’est un plaisir que de prendre place dans ton incroyable univers. Merci Francis Étienne.
Publié le 26/05/2024
Cher Léo, comme tu observes avec beaucoup de finesse, la mise en scène de mes poèmes ! Oui il y a toujours en filigrane, travesti souvent, un étrange personnage ou un invisible marionnettiste, qui trouble, séduit, menace, ou ronge la quiétude et la sérénité d'un monde que je veux toujours théâtral. La poésie doit mettre en scène comme sur celle d'un théâtre l'acte de la vie. Le dix-septième siècle et les classiques en avaient défini les contours avec leur idée « d'unité de temps, de lieu, et d'action » qui restreignait la vision poétique à celle d'un spectacle sur l'estrade de l'imaginaire. Ce qui me gêne le plus, dans la littérature contemporaine, pratiquement inexistante en tant que littérature, c'est précisément l'absence de définition de l'unité dans l'écriture. C'est pour cela que j'écris uniquement sous forme de sonnet, en poésie. En relisant les grands classiques, ceux particulièrement du dix-septième siècle, je cherche à apprendre les règles et à comprendre comment ils ont pu écrire avec une telle maîtrise de la langue. Aujourd'hui encore, au moins pour quelques-uns d'entre nous, ils sont des maîtres. Il faut les suivre et en tirer « la substantielle moelle ». Je lis beaucoup de poésie du Moyen Âge ou de la Renaissance, et bien que la musicalité soit très différente de la nôtre, j'y apprends une technique d'écriture, que j'adapte à ma propre expression. Je ne crois pas que l'art contemporain naisse d'une simple expression de l'âme, et l'art contemporain, que ce soit en littérature, en musique, ou un art figuratif, ne survivra que s'il est lui-même issu du classicisme et de la tradition. Nihil novum sub sole. Rien ne naît d'une génération spontanée et surtout pas l'art. Toute est transmission. C'est peut-être là une vision que l'on peut taxer de « conservatisme » mais c'est une vision qu'ont eue les apprentis Molière, Bossuet, Mozart ou Fragonard. Merci Léo encore pour m'avoir si gentiment égaré dans ma broussailleuse pensée. Cordialement. F. Étienne. Forgez-moi un soleil sous l'enclume du temps Et je vous écrirai la fable du printemps.
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