L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

En perçant le brouillard d’une griffe de fer

L’oiseau vide le temps de ses larmes de rage

Que des feuilles de buis sous le vent de l’orage

Recouvrent d’un secret qui fait pâlir l’enfer.

 

Comme un bruit étouffé par l’or du mâchefer

Jaillissant de la forge aux poumons de cirage

La rouille de la nuit dévore le fourrage

Des astres empilés sur un vitrail ouvert

 

La lune foule l’air d’un pied de ballerine

Et brasse l’univers dans une mandarine

Dont le parfum de miel tache les doigts de sang.

 

Or déjà l’horizon brûle sa peau de pêche

Dans un trou de tiroir encerclant un étang

Qu’une bougie en sel consume de sa mèche.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Glaise de braises @2025


Publié le 16/07/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 17/07/2024
C’est très aérien et même stratosphérique, cet oiseau de ses larmes de rage a soulevé les plaques tectopoétiques avec toute la puissance de son authenticité et sincérité. Ton poème est vibrant et concentre tout son suc dans les reflets fruités de ton immense imagination. L’univers tout entier est poésie après cette lecture.
Publié le 21/07/2024
Cher Léo, comme tu le dis avec beaucoup d'enthousiasme « tout l'univers est poésie. » Merci de cette remarque si juste. La poésie se place dans l'ordre précis de la création. Elle n'existe que parce qu'elle a été créée. Tu as tellement raison de dire que l'univers entier est poésie. On peut toujours se demander quel est cette place. Pourquoi existe-t-elle ? Écrire fait partie de la recherche de la réponse. L'écriture poétique est un outil scientifique en quelque sorte, et c'est pour cela que j'utilise ne sonnet. Évidemment la matière poétique que nous brassons, nous en pétrissons la glaise. Un poète est un homme qui pétrit la boue des mots pour en faire de magnifiques céramiques. Bien sûr il ne le sait pas vraiment comme le potier d'ailleurs ; il travaille. Pour lui c'est un vers qui lui plaît, ou l'éclat d'une magnifique poterie, mais c'est tout. Ainsi, le poète ne voit pas son œuvre, il n'entend pas les mots qu'il écrit, il ne les lit pas, il corrige. C'est seulement quand il prend quelque repos, qu'il voit, « dans un trou de tiroir encerclant un étang qu'une bougie en sel consume de sa mèche. », toute son œuvre construite. Merci encore Léo, tes mots sèment en moi des graines de bonheur. Cordialement, F. Étienne. Babylone enflammée aux lyres du silence Détache son regard d'un bout de providence.
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