Quand s’avance la nuit au bout du grand jardin

Des perles de bougie au bord d’une tonnelle

Tressent des fils d’or fin comme de la dentelle

Autour des ifs taillés proches du grand bassin.

 

Le regard enjoué d’un tendre chérubin

Croise un rayon de lune avec une chandelle

Qui glisse d’un sous-bois au toit de la chapelle

Où des anges d'argent veillent sur un lutrin.

 

Dans le château s’éteint un jour de solitude

Entre le bruit des mots et la mansuétude

Si proche d’un bonheur qui ressemble au néant.

 

Des siècles de silence envahissent l’histoire

Les fantômes d’un temps sortent de leur grimoire

Et Versailles s’endort dans un tombeau géant.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 08/05/2025 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 08/05/2025
Il y a un bel univers qui se déclenche à la nuit tombée et sur le théâtre de lieux époustouflants comme peut l’être Versailles. On aime à penser que les lieux baignés d’arts et d’histoire comme peuvent l’être les musées également, puissent avoir une double vie à la nuit tombée, dans laquelle chahutent les plus grandes idées et destinées, les plus grandes influences, et la représentation de ce que l’on peut y trouver de plus beau. Merci Francis Etienne de ce nouveau partage.
Publié le 08/05/2025
Cher Léo merci beaucoup pour ce commentaire autour du château de Versailles et de mon poème. Tu me connais le 17e siècle c’est l’univers que je connais un peu et que j'admire beaucoup. En tournant autour de Louis XIV on peut s'étonner qu'il y ait eu pendant ce siècle les plus grands en tout les Mansard les Le Nôtre les la Fontaine les Bossuet les Lully et on peut aussi en rendre grâce à Dieu. Donc lorsqu'on traverse le château de Versailles on reste très étonné par la magnitude de la beauté. Hélas aujourd'hui en effet on peut plus le faire qu’avec une horde de touristes caché derrière leur smart phone (pas si smart que ça leur phone). Mais s'il en a de la chance traverser Versailles on a non seulement une entrée direct dans la grandeur mais aussi dans l'apprentissage de ce que l'on voit. Versailles comme Venise m’ont toujours fasciné parce qu’elles sont de magnifiques exemples de l’art au service de la puissance et de l'intelligence. Ce qu'autrefois on a appelé la cour par opposition à la ville est une preuve de la réalité de cette puissance. Je ne peux pas imaginer qu’habiter le palais Foscari ou la Villa Médicis puisse ne pas influencer la vie et la destinée de ceux qui habitent ces palaces. Depuis la Révolution française il est de bon ton de ne pas le croire. Ainsi nous en arrivons à l'absurdité suivante : nous considérons que l'ancien régime est un ogre qui dévore l'humanité dans des assiettes en or. Apprenons d'abord à regarder Versailles et nous verrons alors briller la flamme de la splendeur. Merci Léo pour ce magnifique commentaire dont la richesse comme d'habitude vient pétiller au-dessus de moi. Merci Léo et à plus tard et à tout de suite. Cordialement, Francis Etienne. L'odeur de vétiver plonge la boiserie Dans un état d'extase et de grivoiserie
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