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Sous les voûtes d’un pont construit par les romains

Des plantes sans soleil aux sèves de mercure

Parfument à leurs doigts l’encre d’une écriture

Qui glisse entre les mots des rires inhumains.

 

Des femmes sans visage abritent sous leurs mains

Les rides d’une peau dont le venin torture

Le regard d’un vieillard qu’une lumière impure

Emplit d’un désespoir sans aucuns lendemains.

 

Pâle comme la flamme attachée à son cierge

La voix d’un mendiant touche la Sainte Vierge

D’un sanglot de saphir qui se fond dans la nuit.

 

Passe alors un vaurien dont le manteau de laine

Se consume de peur proche d’une fontaine

Où s’abreuvent des morts tous les soirs à minuit.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2015

 


Publié le 19/10/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 20/10/2024
Malédiction, empoisonnements et va-sans-âmes pour un poème qui semble promis à un funeste destin. L'écriture c'est comme le sang qui coule dans les veines, vitale à la condition de n'être pas corrompue ou condamnée. Merci pour ce nouveau poème Francis Étienne.
Publié le 20/10/2024
Cher Léo, merci encore pour ce commentaire si juste et si intéressant. Oui tu as bien raison l'écriture elle aussi peut-être corrompue, et elle l'est lorsqu'elle n'utilise pas toute la souplesse et la délicatesse qu'elle devrait posséder. Une écriture mal maîtrisée et considérablement dangereuse. C'est bien entendu ce que je reproche à la production littéraire française actuelle, qui ne compte pas de grands écrivains. Ce sont tout au plus des journalistes qui s'attachent à un quotidien, ou un caractère particulier du monde qui nous entoure. Or l'écriture qu'ils emploient n'a pas de relief ni de profondeur. Elle est au mieux une sorte de caméra qui regarde le monde. Cette écriture-la est très dangereuse parce qu'elle détruit la véritable écriture. J'aimerais qu'on me cite un écrivain français qui est l'étoffe de Flaubert, Stendhal, Colette ou Peggy. Aujourd'hui la littérature a migré dans d'autres pays, comme le Japon, où les États-Unis où l'on trouve des écrivains dont l'œuvre restera dans le fleuve de la littérature mondiale. Écrire n'est pas décrire. Écrire suppose un instrument d'écriture comme un outil et un style d'écriture comme un morceau de bois sculpté ou un tableau peint. L'intérêt de la littérature c'est précisément la beauté de la langue utilisée, un peu comme dans l'opéra la beauté s'incarne dans une voix. On peut alors découvrir cette dimension d'écriture qu'est le caractère particulier de une écriture. Seul un écrivain peut écrire sur n'importe quel thème de la vie en le façonnant de son style, de sa plume, et de sa connaissance de la langue. Je me délecte encore et encore à lire Saint-Simon, le duc, ou Madame de Sévigné, précisément parce que leur outil linguistique est d'un raffinement rare et d'une maîtrise complète de la langue. Ils ne sont pas les seuls ! Merci cher Léo pour ton commentaire et pardonne-moi pour la lenteur dans mes réponses, que je regrette. Cordialement. F. Étienne Sous la rougeur du soir un nuage songeur Longe le bord de l'eau comme un vieux vendangeur.
Publié le 20/10/2024
C'est bientôt Haloween ! Bravo pour l'idée très bien développée !
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