Ils toucheront la nuit de leurs mains en ivoire

Et sur le chemin creux qui mène au grand ruisseau

Ils cueilleront du sang sous un large arbrisseau

Qui abrite le temps et l’or de la mémoire.

 

A chacun de leurs pas leurs corps couverts de moire

Soulèveront l’encens qu’ils puiseront d’un seau

Où le ciel versera des larmes par boisseau

Comme si l’univers fêtait un jour de gloire.

 

Leurs âmes de papier traverseront les murs

Pour venir saupoudrer de cendre de fémurs

Tous les visages clos dans des monuments d’ombre.

 

Puis d’eux il jaillira des gerbes de soleil

Qu’ils glisseront partout où le désespoir sombre

Dans l’oubli si cruel d’un éternel sommeil.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 02/04/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 03/04/2025
Derrière tous les motifs de désespoirs il ne faut pas baisser les bras car il y aura toujours à un instant ou l’autre une petite étincelle ou lumière pour tout relancer et susciter de véritables espoirs. Ton poème est intense car lorsque l’on regarde les actualités de nos sociétés on a cette impression que tout sombre et s’obscurcit. C’est un magnifique poème qui exprime la renaissance, à liere et relire. Merci Francis Etienne.
Publié le 04/04/2025
Cher Léo , merci beaucoup encore une fois pour ton commentaire qui bien entendu me fait un immense plaisir particulièrement dans la solitude de l'écriture dans laquelle je vis. C'est toujours un dialogue qui me fait avancer vers la certitude que l'art est la mise en valeur d'une vie profonde qui est indispensable à la survie, celle qui ne s'occupe que de la vie quotidienne. Tu le confirmes à chaque commentaire que tu fais parce que tu trouves dans l'écriture des éléments de réflexion, de plaisir , et de joie qui sont évidemment l'expression complète de la vie que tu trouves au fond de chacun de mes textes. Oui, le tableau de notre avenir est toujours assombri par des incertitudes et surtout par la volonté de désintégrer notre société et à travers elle de nos espoirs. Je n'ai jamais été très optimiste mais je n'ai jamais été non plus très pessimiste. L'art par contre oscille entre des extrêmes beaucoup plus éloignées parce qu'il analyse, traduit et décrit avec beaucoup plus de précisions notre humanité . C'est la raison pour laquelle il est très important de lire de la poésie, d'écouter de la musique , de peindre , ou bien de parcourir les Galerie des musées. On peut ainsi se plonger dans cette couche de l'humanité qui nous porte depuis des siècles et que l'on appelle la culture. Malheureusement aujourd'hui des vagues hostiles poussent les hommes et en particulier les jeunes générations vers l'ignorance voire le refus de cette richesse profonde qui est en nous tous. Mais en bon humaniste que je suis je reste persuadé de la progression de l'humanité vers sa libération du cœur et de l'esprit. Et c'est là que la poésie trouve sa véritable place. Merci encore Léo de tout mon cœur pour ton écoute et pour tes magnifiques lectures dont tu tires de si riches commentaires. À tout de suite Léo. Cordialement, Francis Etienne. La lumière fondue au fond d'un trou d'argile Brille sous le vernis du sèvres si fragile.
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