Ils habitent nos mains sous leurs doigts de vanille
Et froissent notre peau de leur dos de carton
Que le hasard parfois maquille d’un fronton
Comme un bout de chanson d’un rouge cochenille.
Leur suave parfum au goût de mancenille
Enivre nos regards d’une fleur de coton
Qui glisse de la page au froufrou d’un feston
Dont la fragilité rappelle la guenille.
L’encre scelle leurs mots aux lignes de papier
Et parfois en saignant réveille du guêpier
Une pensée errante et pourtant magnanime.
Puis ils prennent leur place au cœur d’un monument
Que nous construisons tous d’un plaisir unanime
Pour réchauffer nos cœurs à leur doux tégument.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Braises de glaise@2015