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Ils habitent nos mains sous leurs doigts de vanille

Et froissent notre peau de leur dos de carton

Que le hasard parfois maquille d’un fronton

Comme un bout de chanson d’un rouge cochenille.

 

Leur suave parfum au goût de mancenille

Enivre nos regards d’une fleur de coton

Qui glisse de la page au froufrou d’un feston

Dont la fragilité rappelle la guenille.

 

L’encre scelle leurs mots aux lignes de papier

Et parfois en saignant réveille du guêpier

Une pensée errante et pourtant magnanime.

 

Puis ils prennent leur place au cœur d’un monument

Que nous construisons tous d’un plaisir unanime

Pour réchauffer nos cœurs à leur doux tégument.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise@2015

 


Publié le 31/07/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 31/07/2024
Un bien bel hommage à celui qui traverse les siècles, les âmes et les cœurs. C’est ce qui nous survie, nous complètent, nous prolongent… ton poème mêle la matière aux odeurs, au toucher, aux sens, c’est très réussi et il est bon de le relire plusieurs fois. À plus tard et encore merci.
Publié le 31/07/2024
Très cher Léo merci encore pour ta sensibilité à ce texte. Ce n'est certainement pas à toi que je vais apprendre à savourer l'amitié des livres. Lorsque j'en lis un d'un autre siècle, d''un autre pays, d'un autre récit, c'est dans le cœur et l'esprit de son auteur que je pénètre, comme dans un musée. Les livres ont leur personnalité, leur place dans la bibliothèque, leur couche à côté de notre lit et quelquefois même dans notre lit. (Je dors en ce moment avec Don Quichotte dans la très belle édition illustrée par Gustave Doré), j'ai besoin de les toucher, de les ouvrir, de regarder leur tranche, de deviner leur nom, d'en lire une page au hasard, comme si le destin avait jeté des idées entre mes mains. Les livres en effet ont leurs odeurs, leurs couleurs, leur encre, leurs galons dorés, leurs magnifiques gravures ou simplement cette anonyme beauté qui nous surprend et nous séduit comme Odette de Crécy a pu séduire Swann, et comme lui, on pourrait dire à la fin de leur lecture : « et pourtant ce n'était pas mon genre de femme ». Les livres parlent entre eux, ils s'aiment ou se jalousent, ils se groupent en petit peuple farouche du privilège d'être des livres, ou bien solitaires pénètrent nos rêves et s'y installent en bousculant nous âmes sans aucune manière. Merci Léo pir ce conseil d'une relecture du texte ; il est vrai que parfois les mots chantent avec plus de voix, lorsqu'on les relis. Merci très cher Léo Léo de cœur pour tant de gentillesse. Cordialement. Étienne. Le soleil courroucé sur son carrosse en verre Darde de ses rayons le dernier réverbère.
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