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Les conflits de personnes et la couleur des acteurs dans les Forces Armées d’Haïti

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Démosthènes Pétrus Calixte (6 août 1897, Fort-Liberté - lundi 7 décembre 1970), officier-adjoint du General Russell dans la nouvelle Ecole Militaire en 1922 (Peter L.Bunce, An Analysis of the First US Occupation of Haiti,1915–1934 ; page 27–28); premier commandant de la Garde d’Haïti, au départ des américains en 1934. En 1946, Rafael Leonidas Trujillo, le Benefactor dominicain, souhaitait sa candidature comme président d’Haïti. Cette manœuvre a été détournée par le député Dumarsais Estimé.

Durcé Armand (11 janvier 1895- vendredi 3 juin 1966). Major (lauréat) de sa promotion à l’Ecole militaire (1923). « Il maintenait son emprise sur les casernes Dessalines, la police de Port-au-Prince, le Pénitencier national, le Palais et la Maison militaire. Le major (grade) Armand commandait un quart des effectifs de l’armée et, parce qu’il disposait de l’artillerie, des armes lourdes et des dépôts de munitions, il se considérait comme l’autorité militaire suprême en Haïti» (Charles Dupuy).

«La garde d’Haïti était donc divisée en deux camps : d’un côté des officiers pro-Président Vincent réunis autour de Durcé Armand et de l’autre côté les anti-Vincent qui soutenaient Calixte», Claude B. Auguste.

Entre-temps, l’armée dominicaine est passée de 2 000 soldats en 1930 à 25 000 en 1955 (Quisqueya Lora). La même année, l’aviation militaire dominicaine comptait environ 240 avions et 3 500 membres de personnel; sans aucun doute, la plus puissante d’Amérique Centrale (Wikipedia en espagnol). En 1940, cette armée disposait de 21% du budget national (Emilio Betances).

«L’explication du duel entre entre le major (mulâtre) Durcé Armand et le colonel (noir) Démosthène Pétrus Calixte. L’épiderme des clans finira par donner une couleur aux évènements…

Le major Armand était un Mulâtre à la mine avantageuse, un homme à l’assurance hautaine qui n’avait d’ordre à recevoir de personne. Armand, un protégé du président Vincent, était très adulé par les officiers du Palais qui l’admiraient pour sa munificence et ses grands talents militaires. Calixte [sic.mulâtre aussi], chef sorti des rangs, comptait ses fidèles parmi des officiers noirs qui l’appréciaient tant pour son intelligence, sa droiture et son intégrité. Les jeunes officiers noirs s’identifiaient d’autant plus aisément au colonel qu’ils se sentaient particulièrement frustrés devant l’autorité accumulée par le major Armand.

La rivalité entre les deux chefs militaires atteignit son paroxysme après le massacre des Haïtiens sur la frontière dominicaine (Octobre 1937); à ce moment régnait une atmosphère de crise chez les jeunes officiers de la Garde d’Haïti qui, non moins humiliés par la provocation dominicaine que par l’absence de réaction des autorités civiles haïtiennes, voulurent établir une dictature militaire dans le pays. Le plan des conjurés consistait à liquider Armand, à renverser le président Vincent et à le remplacer par le colonel Calixte»( Charles Dupuy, L’Affaire Calixte)

(Extraits de: L’histoire d’Haïti d’un contribuable inquiet...)

Gilbert Mervilus


Publié le 21/03/2024 / 18 lectures
Commentaires
Publié le 22/03/2024
Bonsoir Gilbert, je suis toujours très mal à l'aise avec le terme mulâtre à la place de métisse qui exprime souvent du mépris. Comment le vis-tu toi en utilisant ce terme, comme celui de négritude sur ton dernier texte ? Je te pose la question car lorsque nous nous sommes quittés il y a quelques années c'était rare que tu abordais la question de la couleur de peau, et comme sur les deux textes il en est très question (puisque même dans le titre). Je sais que les épreuves et surtout celles que traverses Haiti depuis des décennies sont lourdes de conséquences, mais est-ce bien la couleur de peau qui est responsable des actes les plus sinistres ? ou plutôt des trajectoires et des âmes corrompues par la violence ? Toute cette situation est vraiment épouvantable.
Publié le 23/03/2024
Mon Cher Leo, avec quel plaisir j’ai lu ton commentaire. Cela m’a aussi permis de revisiter des textes d’hier! En fait, malgré les tragédies quotidiennes, depuis 4 ou 5 ans, chaque faction se souhaite héroïque en s’affirmant «révolutionnaire»! Le parfum des choses d’hier, des choses purement schizophréniques, retourne avec fracas dans l’atmosphère explosive. Grands Remerciements.
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