Le vide.

 

Je suis pris par le vide.

Le vide est devant moi.

Je suis au bord, au rebord du vide.

 

Dois-je résister à son appel

ou me laisser glisser,

me donner à lui ?

 

Où m’emmènera-t-il ?

 

Je prends le risque.

Je tombe dans le vide.

 

Ce n’était qu’un trompe-l’œil.

Et me voilà en train de marcher dans le vide.

 


Publié le 18/12/2025 / 10 lectures
Commentaires
Publié le 18/12/2025
Bonjour Mich . Le vide, dans votre texte, se présente comme une frontière entre deux états de l’être : celui qui craint de perdre pied et celui qui accepte de ne plus tout maîtriser. Philosophiquement, il évoque la tension entre l’être et le néant, mais aussi la possibilité d’un dépassement. Le vide attire parce qu’il représente l’inconnu absolu, ce lieu où les repères s’effacent. Pourtant, en s’y abandonnant, on découvre qu’il n’est pas destruction, mais transformation. Ce que vous décrivez 'marcher dans le vide' traduit une expérience de liberté radicale : celle de l’esprit qui cesse de s’appuyer sur des certitudes pour exister par lui-même. Le vide devient alors un espace de création. Là où tout semble manquer, tout peut advenir. C’est le point zéro de la conscience, celui où l’on cesse d’être défini par le monde pour commencer à le recréer. En ce sens, votre texte rejoint une intuition profonde : le vide n’est pas le contraire de la vie, il en est la source silencieuse.
Publié le 18/12/2025
Merci d’avoir lu ce petit texte écrit ce matin juste après mon réveil. Juste comme ça, comme c’est venu, simplement. Merci pour votre commentaire auquel j’adhère Thank you Mary
Publié le 18/12/2025
Salut Mary, je suis en ce moment même de lire « L’être et le néant » de Jean-Paul Sartre. La marche est un peu trop haute pour moi mais je parviens quand même à en tirer quelque chose, l’as-tu déjà lu ?
Publié le 18/12/2025
Oui, je l’ai lu, il y a quelques années déjà...J’en ai en souvenir que c’est une lecture exigeante, presque physique, tant elle oblige à se confronter à soi-même. On en ressort un peu ébranlé, comme si chaque certitude sur l’existence avait été démontée pour laisser place à une liberté nue, parfois vertigineuse, mais profondément vivante. *Ma manière d’aborder le vide rejoint par certains aspects la pensée de Sartre, mais je la vis autrement. Quand je pense au vide, je ne le ressens pas comme une absence ou une faille, mais comme un passage. Chez Sartre, le néant est cette distance que la conscience creuse en elle-même : je ne suis jamais ce que je suis, je me dépasse sans cesse, et c’est dans ce mouvement que naît ma liberté. Mais cette liberté, chez lui, s’accompagne d’une angoisse profonde : celle d’un être sans fondement, condamné à se choisir à chaque instant. Pour moi, le vide n’a pas cette dureté. Lorsque je m’y confronte, je ne me sens pas condamné, mais invité. Ce n’est pas un gouffre, c’est un espace où je peux me délester de mes certitudes, un lieu où je me recrée. Là où Sartre voit une tension entre l’être et le néant, je perçois une continuité : le vide n’est pas ce qui me sépare du monde, mais ce qui me relie à lui autrement. Ainsi, je ne vis pas le vide comme une négation, mais comme une naissance. Il ne m’arrache pas à l’existence, il me la rend plus vaste.*​ voily〰️voilà 😉
Publié le 18/12/2025
Le mot qui le vient à la lecture de ton texte est « vertige ». Souhaitant que toutes tes nouvelles routes puissent conduire sur leur trajet au peuple des mots pour continuer de profiter du plein de tes mots. A plus tard.
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