Le silence du vrai soi

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Il faut parfois tout perdre pour se retrouver. Non pas perdre au sens du manque, mais au sens du lâcher. Lâcher les images, les ambitions, les certitudes. Lâcher ce que l’on croyait être soi. Car tant que l’on s’accroche à ce que l’on pense devoir devenir, on s’éloigne de ce que l’on est déjà.

 

Depuis l’enfance, le monde enseigne à s’ajouter : apprendre, réussir, se définir, se distinguer. Chaque expérience devient une couche, chaque croyance un vêtement. Et peu à peu, sous le poids de ces habits d’emprunt, la peau de l’âme se fait lointaine. On oublie la simplicité d’exister.

 

Mais vient un jour où l’accumulation fatigue. Où le bruit des pensées devient trop dense pour entendre le murmure intérieur. Alors commence le dépouillement. Non pas une ascèse, mais une vérité qui s’impose : rien de ce que l’on ajoute ne comble, tout ce que l’on retire éclaire.

 

Le dépouillement est un retour au silence. Ce silence n’est pas vide, il est plein de présence. Il ne demande rien, ne promet rien. Il est. Dans ce silence, les contours de l’ego se dissolvent, et ce qui demeure n’a pas de nom. C’est la conscience nue, la paix sans cause.

 

Revenir à soi, c’est cesser de chercher. C’est reconnaître que le chemin n’a jamais été ailleurs. C’est comprendre que l’essentiel ne se conquiert pas, il se révèle. Et dans cette révélation, tout devient simple : respirer, sentir, être. Rien de plus, rien de moins.

 

Le retour à soi n’est pas un aboutissement, mais un commencement. Celui d’une vie vécue depuis l’intérieur, libre des masques, fidèle à la lumière tranquille de l’être.


Publié le 03/11/2025 / 6 lectures
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