Puisque les mots écrits sur des feuillets d’ardoise

Pèsent plus que le bruit qui froisse leurs bourgeons

Tout espoir de brûler les livres des donjons

Fond comme un flocon d’or que le vent apprivoise.

 

Parfois sur les chemins où rouille de l’armoise

Se glisse le regard d’un pauvre sauvageon

Dont les doigts pleins de sang tachent tous les pigeons

Voyageant de l’enfer vers des eaux bleu turquoise.

 

Sans jamais se ployer des branches de bois mort

Résistent à l’assaut des vagues dans le port

Où mouillent des voiliers en quête de silence.

 

Par instant toutefois les mots ont le pouvoir

De replier le temps dans un grand réservoir

Que des flammes de sel protègent de l’absence.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties@2014


Publié le 03/09/2025 / 3 lectures
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